Voyager loin et voyager mieux, c’est possible ?

Quelques chiffres d’abord, pour se mettre en jambe : d’après une étude menée par le ministère de la Transition écologique sur la mobilité des personnes, les Français réalisent en moyenne 6,3 voyages longue distance (c’est-à-dire de plus 80 kilomètres) par an. 14 % d’entre eux sont hors de France, essentiellement à destination de l’Europe continentale, puis de l’Afrique et des Amériques. Sur l’intégralité de ces trajets longue distance, l’avion représente 9,7 % des déplacements, contre 5,4 % dix ans auparavant. Notons, pour compléter, que l’aviation produit à elle seule 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est enfin le mode de transport le plus polluant : 14 fois plus qu’un trajet en train, d’après l’ADEME.

C’est dit : pour voyager loin, le train est le mode de transport le moins polluant. Et il a plus d’un atout dans son sac, notamment celui d’une nouvelle forme de tourisme : le slow — ou comment prendre son temps pour savourer les paysages traversés à bord d’un TER. Certains sont mythiques d’ailleurs, comme le Transsibérien ou le Zéphyr. D’autres s’inspirent largement de ces trains historiques, comme le Venice Simplon-Orient-Express ou le Poudlard Express. De quoi faire briller les yeux des petits et des grands !

Qu’on choisisse de s’ancrer à un endroit précis pour profiter de son lieu de vacances ou de bourlinguer en itinérance, le train offre de nouvelles perspectives pour les voyageurs de tous poils. Autre avantage, et non des moindres : pas besoin de tenir le volant des heures durant, sur des autoroutes bondées en plein été. Pas besoin non plus de rester bien attachés à son siège pendant tout voyage ­­— une contrainte que les d’enfants, mais aussi les plus grands, ont du mal à supporter dans la durée. Ceci étant écrit, le train ne répond pas forcément à toutes les destinations ou à toutes les envies. Autre possibilité : le road trip.

Moins carboné que l’avion, mais plus polluant que le train, l’option van ou camping-car est intéressante à plus d’un titre. Si ces véhicules consommateurs de pétrole paraissent a priori peu recommandables pour leur impact sur l’environnement, c’est toute une approche qu’il faut prendre en compte. Car partir en road trip, c’est adopter une forme de sobriété. Dans l’eau utilisée pour se laver ou nettoyer sa vaisselle, dans l’électricité pour s’éclairer, dans les aliments à cuisiner et les affaires qu’on amène avec soi. En d’autres termes, faire avec ce qu’on a, et parfois beaucoup mieux que chez soi. Pour être cohérent avec cette démarche, l’éco-conduite est de mise : rouler à une vitesse constante et régulée (120 km/h), limiter la climatisation et arrêter le moteur en stationnement ou en file d’attente.

Partir en road trip, c’est aussi se caler sur le rythme de la nature, se réveiller avec le soleil et le bruit des oiseaux, jouer aux cartes à la nuit tombée pour se faufiler pas trop tard dans son sac de couchage. C’est enfin prendre conscience de ce qui nous entoure, lever les yeux et regarder les étoiles, réapprendre à distinguer les bruissements des feuilles ou de l’eau. En bref, revenir aux sources.

En définitive, rien n’est anodin dans notre impact individuel et collectif sur l’environnement, mais de nombreuses solutions existent pour que chacun(e) s’engage à sa mesure. Nous n’avons pas parlé ici du cyclotourisme, de sa version pédestre ou même de la voile, qui sont aussi des options à envisager. La clé ? Se sentir bien dans son choix de voyage, en pleine conscience. Car nous en sommes convaincus : il est encore possible d’allier plaisir et mode de vie désirable !