La sobriété heureuse : plus qu’une utopie, une philosophie de vie !

Si vous nous lisez assidûment, vous aurez sans doute déjà exploré ce sujet avec Marie Quéru qui a théorisé et appliqué son concept d’Écologie d’Intérieur®, dont nous reparlerons plus loin dans cet article. Cette philosophie, nous la retrouvons aussi dans la psychologie cognitive, qui vise (en très bref) à rationaliser pour, simplement, être heureux. C’est d’ailleurs le point de départ de tous ces concepts, pour se détacher de l’accessoire et se vouer à l’essentiel. 

 

Ce serait donc aussi simple que ça : se concentrer sur ce qui est fondamental, indispensable, et s’éloigner de ce qui ne l’est pas. Dans son interview ici même, Marie Quéru précise qu’il s’agit d’ « avoir un rapport équilibré à l’objet et à ce qui m’entoure, ne pas laisser les choses s’accumuler et les laisser prendre le pas sur le vivre. » Plus loin, elle ajoute : « L’objectif est de rééquilibrer cette relation tripartite entre nous, nos objets et notre environnement, de manière à être plus heureux en vivant avec moins et surtout avec la bonne sélection d’objets, car les essentiels varient d’une personne à une autre. » Tout est dit !

 

 

En d’autres mots, s’il n’y a pas de réponse toute faite (vendez votre voiture, votre téléviseur ou cette enceinte connectée sur laquelle vous écouterez notre sélection podcasts), vous pouvez d’ores et déjà faire le tri à partir de trois critères : ce qui selon vous est beau, pratique et durable. Ou ce que vous aimez voir, ce qui vous est utile ou ces objets qui ne prendront pas une ride avec le temps — et qui, de fait, ont un impact limité sur l’environnement. Une démarche qui vaut tant pour vos possessions actuelles que celles à acquérir. Une sélection propre à vos besoins, qui aura le triple avantage de vous libérer en temps, en espace et en stress.

Notons que ce « moins » est tout ce qu’il y a de plus positif, car il induit une approche raisonnée avec en question de fond : de quoi ai-je vraiment besoin ? Avec ce recul, qui touche tant au matériel qu’à l’immatériel, on revient à nouveau à cette philosophie de la sobriété heureuse : sans se contraindre, comment se détacher de ce qui nous pollue ? Car la pollution n’est pas uniquement environnementale, elle est aussi mentale. En définitive, c’est une approche gagnant-gagnant : ce qui nous fait du bien est également bénéfique pour l’environnement.

 

Cette philosophie, nous la portons haut et fort avec cette conviction partagée du “less is the new chic” (traduit en VF, le minimalisme est hype). Autrement dit, changer de posture, promouvoir la qualité au lieu de la quantité, opter pour des modes de vie et de consommation durables et assumés. Car il y a urgence à se mobiliser dès aujourd’hui, pour demain. 

 

Et comment parler de sobriété heureuse sans rendre hommage à Pierre Rabhi, autour du livre éponyme ? Cet homme convaincu et engagé, a été et continue d’être une source d’inspiration pour bon nombre d’entre nous : fondateur du mouvement Colibris, instageur du slow life et de la permaculture, Pierre Rabhi nous invite à pousser plus loin notre réflexion sur le bonheur, nos réels besoins pour le vivre pleinement, à titre individuel et collectif. 

 

En toile de fond, la sobriété heureuse décharge des injonctions sociales, voire individuelles, pour se concentrer sur ce qui compte. Vivre des moments plutôt qu’avoir — sachant qu’acquérir des biens nécessite parfois de travailler plus, au détriment du reste —, et mieux se connaître pour mettre le doigt sur ce que signifie le bonheur pour chacun et chacune, sans pour autant vivre d’amour et d’eau fraîche. Consommer désirable, c’est évoluer dans un bel environnement qu’on respecte autant que soi. La clé du bonheur en somme !