Depuis toujours, l’art questionne et inspire l’homme dans son environnement. Quels que soient ses courants, ses facettes, ses modes d’expression, l’art a cette force unique de transmettre un message à travers les âges et les générations. Un message protéiforme selon celui ou celle qui le reçoit, guidé par la plume, le pinceau, la voix, le mouvement de celui ou celle qui l’a créé. L’art, c’est aussi concevoir de nouveaux objets, manipuler des matières et faire (re)vivre des gestes ou savoir-faire parfois ancestraux. L’enjeu : allier le beau et le bon.
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Pour préparer cet article, nous avons demandé à « ceux qui savent », ou en tout cas vivent l’art de très près. Deux personnes nous ont éclairés, et nous les remercions grandement : Maud Louvrier Clerc, artiste, designer engagée et fondatrice du Collectif Made in France en Transparence, et Michaël Chéneau, artiste, fondateur de la Galerie MICA à Rennes et de l’association d’intérêt général LIBRE ARTBITRE (LAB) . Merci à eux !
Pas simple de répondre à cette interrogation. Et c’est Michaël Chéneau qui nous a soufflé un bout de réponse : en l’occurrence, sur ce sujet précis du développement durable, le monde de l’art avance au même tempo que la société dans son ensemble. Si certains artistes se mobilisent individuellement, et tentent de trouver des réponses collectives sur l’approvisionnement en matière, les procédés de fabrication ou encore le transport des œuvres, la question de l’empreinte environnementale reste entière. Par ailleurs, l’artiste ne peut résoudre à lui seul cette difficile équation. Prenons l’exemple du bois, un matériau noble, vivant, naturel. Si certains s’engagent à sélectionner des bois cassés ou âgés, la réflexion et l’action doivent se faire à l’échelle de toute la filière.
Le choix des matières ou des procédés n’est pas anodin : ils orientent la signification même d’une œuvre. Une intention artistique qui s’exprime sur toute la chaîne de transformation et de création. Maud Louvrier Clerc témoigne dans son interview : « sur le plan artistique, je réfléchis en amont à mon éco-conception, c’est-à-dire à la manière de réutiliser mes chutes pour créer de nouvelles œuvres. » Elle ajoute : « je travaille sur l’impact des nanoparticules de plastique au sein des océans et réalise aujourd’hui des sculptures à partir de déchets plastiques recyclés. »
« L’art est aussi un moyen de toucher le cœur des gens et c’est mon parti pris, car notre respiration nous connecte au vivant », exprime Maud Louvrier Clerc. Un constat et une ambition partagée par Michaël Chéneau dans son talk TEdx : « L’art doit participer au changement, nous faire prendre conscience d’un autre regard afin d’unir les hommes à la nature ». Une histoire de rencontre en somme, entre l’intention impulsée par le créateur, et la lecture, le ressenti de celle ou celui qui l’observe.
Nombreux sont les artistes à s’être emparés du développement durable pour réveiller les consciences. C’est le cas de César, qui compactait des déchets de toutes sortes (bouteilles en plastique, canettes en métal, étiquettes, ou encore tôles de voitures). Si l’artiste avait opté pour cette technique au départ par manque de moyens, ses compressions sont restées sa marque de fabrique.
Autre œuvre contemporaine : le masque de Matali Crasset, qui porte un message fort, tant sociétal qu’environnemental, du choix de la matière innovante, l’Istroflex, aux contours dessinés et façonnés par l’artiste. La Galerie MICA, qui l’expose, partage sur son site : “La forme accueillante de la maison et la fonction défensive du masque se veulent comme une allégorie de la protection et de la douceur autant pour celui qui le porte que pour le monde dans lequel il évolue”.
La liste est longue, du photographe Sebastião Salgado, à Olafur Eliasson avec son Weather Project, jusqu’aux street artists — de Banksy au collectif Teenage Kicks. Loin de nous l’idée de vous traduire ces œuvres dans le détail, ou de répertorier ici tous les artistes engagés pour un monde où le beau et le bon cadencent en harmonie. Il suffit de pousser les portes des lieux d’exposition, et même d’ouvrir grand les yeux dans vos déambulations urbaines. Car l’art est partout, ses messages et ses messagers à votre portée pour questionner et voir l’environnement sous un autre regard. Une exploration qu’on vous souhaite délicieuse et inspirante !
©Photos Maud Louvrier Clerc : Installation « Retour de pêches » & Sérigraphies « La Danse de notre Avenir »
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