Le transport est l’activité qui contribue le plus à l’émission de gaz à effet de serre en France. Sur le plan individuel et pour les citadins.es, trois solutions de mobilités plus clean s’offrent à nous : nos gambettes, les transports en communs et le vélo électrique. Après notre article de décryptage sur la ville durable et son focus sur la petite reine, nous avions envie de vous présenter une initiative brillante portée par Toussaint Wattinne et Stéphane Ficaja : Upway, la première entreprise française de vélo électriques reconditionnés. Créée il n’y a même pas un an, cette jeune pousse répond à un besoin croissant d’une population qui veut se déplacer plus librement et durablement. Toussaint nous reçoit dans leurs locaux à Gennevilliers.
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J’ai toujours été très intéressé par le secteur de la mobilité, à l’issue de mes études j’ai intégré l’entreprise Uber. J’y ai rencontré Stéphane Ficaja, mon associé, nous avons passé huit ans dans cette entreprise, quatre ans aux opérations VTC transport de personnes et quatre ans à développer la livraison de restaurant à domicile (Uber Eats) en Europe et Amérique du Nord. Puis j’ai souhaité travailler pour un projet plus proche de mes valeurs et traitant de la mobilité responsable. Avec Stéphane nous avons commencé à réfléchir à un projet entrepreneurial autour de la mobilité et de la gestion des déchets (le recyclage et le réemploi). Ce ne sont pas forcément des sujets très sexy pourtant ils sont fondamentaux. Nous avons vite pensé à traiter le sujet du vélo électrique, c’est un des produits les plus en vogue, avec une très grande production de produits neufs, mais extrêmement peu de seconde main. Nous avons identifié des entreprises de vélos électriques seconde main en Allemagne qui étaient encore à leur début. Nous nous sommes lancés et l’aventure Upway est née en août 2021.
En septembre 2021 nous avons levé 5 millions d’euros, nous avons eu les clés de l’entrepôt fin octobre. Nous nous sommes entourés de mécaniciens, nous avons constitué un inventaire et avons commencé à réparer les premiers vélos. La mise en ligne du site internet s’est faite très rapidement. Après quelques vélos vendus, nous avons analysé les retours afin de voir si notre idée pouvait trouver son public et ce fut le cas. Les vélos sont reconditionnés et vendus 20 à 60% moins cher que du neuf. Puis, les délais de livraison séduisent : 3 à 5 jours contre 3 à 5 mois pour du neuf. De décembre à février nous avons construit l’équipe et en mars 2022 nous avons recruté une personne qui s’occupe d’étendre l’entreprise en Belgique. Dans l’ensemble, nous observons une croissance qui double chaque mois.
Un vélo électrique est calibré pour des vitesses plus importantes, des freinages conséquents ; les pneus, le cadre, tout a été pensé pour faire face à la motorisation du vélo. On constate que lorsqu’on transforme un vélo classique en vélo électrique, il dure beaucoup moins longtemps. Donc, cette transformation est possible, mais nous ne la réalisons pas notamment pour des raisons de sécurité.
J’entends encore des réticences quant au développement de pistes cyclables et d’aménagement pour les vélos. Je suis toujours surpris de voir la place que prennent les voitures dans les villes. J’ai trouvé très intéressant l’action de la Maire de Paris de créer des terrasses de restaurant temporaires au lieu de places de parking. Cela a permis de manière très concrète, de prendre conscience de la place qu’occupent les voitures et de ce pourquoi l’infrastructure des villes a été dédiée. Je pense que l’on sous-estime encore beaucoup la place que prennent les voitures et l’opportunité de convertir une partie des infrastructures en ville pour d’autres usages. Mais Paris se transforme de plus en plus en ville cyclable ces dernières années ainsi que d’autres grandes villes comme Milan qui crée un maillage de pistes qui s’étend au-delà du centre-ville. Il y a une vraie volonté de réduire la voiture, le covid à fortement accéléré les choses.
On parle beaucoup d’infrastructure sous l’angle de la sécurité de l’individu, avec notamment les pistes cyclables pour rouler en sécurité. Je pense que le deuxième gros enjeu sera les infrastructures de parking pour les vélos, afin d’éviter les vols ou la détérioration. Il y a de plus en plus de solutions créées, notamment pour les trajets vélo vers un transport public, comme des parkings vélo sécurisés (avec un code d’entrée) autour des gares. Je pense que compte tenu de la forte demande, de nombreux services de sécurité vont se développer.
Nous aimerions proposer dans les mois qui viennent des trottinettes électriques de seconde main, c’est un appareil très populaire et nos mécaniciens ont le savoir-faire nécessaire pour les reconditionner. La trottinette électrique est un peu moins durable que le vélo (une dizaine d’années en changeant une pièce), la trottinette se fragilise davantage à l’usage. Nous souhaitons en proposer, mais les caractéristiques à prendre en compte sont beaucoup plus strictes que pour le vélo. L’autre produit que l’on aimerait proposer serait des scooters électriques de seconde main.
Je pense que ma prise de conscience est directement liée à celle de ma génération sur les comportements de consommation et les modèles de développement des dernières décennies qui ne peuvent plus durer. En travaillant chez Uber nous avons essayé de minimiser l’impact négatif engendré, en adoptant notamment des packagings plus éco-responsables, recyclés et biodégradables. Mais cela restait très marginal. Je pense que j’ai été attiré par le sujet de la mobilité durable, car c’est un sujet qui a un impact très fort, aussi bien au niveau économique qu’au niveau environnemental et sociétal. Ma prise de conscience s’est vraiment amplifiée par ce besoin de sens dans mon travail et d’alignement de mes actions avec un des plus gros enjeux de notre temps.
« La mobilité durable est un sujet qui a un impact très fort, aussi bien au niveau économique qu’au niveau environnemental et sociétal. »
L’idée que l’on peut acheter la neutralité en plantant des arbres. Je pense qu’on ne peut pas d’un côté émettre toujours plus de CO2 et penser que l’on peut le compenser infiniment en faisant autre chose.
©Photos : Théo Saffroy & Julie Desvaux
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Co-fondatrice de Le Kaba, guide de la consommation éco-responsable - Paris
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