Il y a 12 ans, Denis a quitté Paris avec sa femme et ses deux enfants pour se mettre au vert, tout en conservant son job dans une multinationale américaine. C’est Nantes qu’il a choisie, pour sa qualité de vie, sa proximité avec l’océan, mais aussi avec Paris pour faciliter ses déplacements professionnels. Quelques années de télétravail plus tard, il décide de créer Néomobis, pour promouvoir et accompagner les collectivités et les entreprises vers ces nouvelles façons de travailler qu’il a lui-même beaucoup expérimentées. Son entreprise contribue à dessiner des espaces, des lieux, des organisations qui permettent de favoriser les mutations des modes de travail vers davantage de lien social et une meilleure qualité de vie pour l’ensemble des collaborateurs. Nouvelles façons de travailler, maisons en bois, mégots sur la plage : rencontre avec un entrepreneur engagé, tant dans sa vie professionnelle que personnelle.
J’ai passé 12 ans dans une multinationale américaine, qui était très novatrice sur le télétravail. Le principe était de permettre aux salariés de travailler d’où ils voulaient, ce qui comptait, c’était que le travail soit fait. Derrière cette vision nomade du travail, il y avait avant tout une volonté d’économiser des mètres carrés de bureau. Mais beaucoup de gens me disaient que j’avais de la chance de travailler comme ça. Et j’ai commencé à réfléchir à une entreprise qui pourrait aider les autres à aller vers plus de mobilité, de nomadisme, et pourquoi pas les aider à envoyer travailler les collaborateurs dans des endroits qui ne sont pas que des bureaux. J’ai moi-même passé beaucoup de temps à aller travailler dans des espaces de co-working qui étaient des lieux naissants à l’époque. Je me suis dit qu’il y avait un mouvement qui était en train de prendre corps et je me suis lancé. J’ai créé une société qui aide les entreprises et les territoires à développer ces nouvelles façons de travailler.
Mes premiers clients ont été des collectivités, je les ai aidées à mesurer leur impact social, et à comprendre ce qui se passait dans ces lieux nouveaux qui émergeaient.
Je suis intimement convaincu que ces tiers-lieux peuvent permettre de relocaliser de l’emploi, de valoriser le local, de créer des communautés fortes de « makers », de gens qui font les choses. Et cela me plait.
Lorsque nous nous sommes installés à Nantes, nous voulions un habitat sain. Chez des copains, nous sommes tombés sur un livre de la collection Archi pas cher. Cela nous a inspirés. Nous avons acheté un terrain de 172 m² explosé plein sud à Nantes et construit une maison dessus. Tout a été conçu dans une logique d’habitat sain, économe et durable. La maison a une ossature bois. Côté jardin, il y a une grande baie vitrée par laquelle entre le soleil. A l’intérieur, nous avons utilisé un isolant qui s’appelle le métisse, qui collecte du coton, le broie et le ré-aglomère. C’est un produit en circuit court, local et fabriqué par des personnes en réinsertion professionnelle. Toute la maison a été construite et pensée comme cela.
Nous faisons tout pour que notre nouvelle vie nantaise soit au maximum connectée à son environnement.
Oui, toujours dans cette logique d’être curieux et d’apprendre. Avec des amis, nous allons à la rencontre des producteurs pour apprendre auprès d’eux.
Nous avons créé une marque, San Antonio. C’est aujourd’hui notre 2ème cuvée ! Notre devise est d’être « sérieusement amateurs ». C’est vraiment dans une démarche de comprendre avec humilité et d’être créateur.
En ce moment, nous travaillons avec des vignerons du coin. Nous faisons tout aux eux, et nous apprenons tellement !
Nous avons créé une AMAP (Association pour le main d’une agriculture paysanne, née de la rencontre entre un groupe de citoyens et de paysans, NDLR) avec des habitants du coin. Pendant le confinement, nous avons triplé notre surface de potager dans nos 86m² de jardin ! Nous sommes passés de trois mètres à neuf mètres linéaires. Notre jardin est petit mais très investi. Lors de l’achat de la maison, notre souhait était de pouvoir y faire pousser des plantes et des fruits et d’y recevoir des copains.
Nos déplacements se font à vélo et en transport essentiellement, et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons choisi d’habiter dans le centre de Nantes.
C’est très naturel, on vit dans la même maison. Il n’y a pas de prosélytisme !
L’avion pour voyager en famille. C’est une composante dont il nous est difficile de se priver. L’année dernière nous sommes partis deux mois en Asie avec les enfants ; en termes de bilan carbone, inutile de dire que le compte n’y est pas… En revanche, en termes de découverte et d’ouverture d’esprit, c’est incomparable ! Nous avons besoin de cela.
Nous ne sommes pas végétariens non plus, même si nous consommons peu de viande et de poisson. Nous prêtons une grande attention à la qualité de la viande et nous approvisionnons en poisson auprès des pêcheurs de l’île d’Yeu.
J’essaie de pousser au plus loin ma logique DIY. Réparer et bricoler encore davantage. J’aimerais également fabriquer mon propre chauffe-eau solaire.
« En matière de transition écologique, il faut tester, expérimenter et s’autoriser à se tromper »
L’idée selon laquelle quitter Paris est impossible car il n’y a pas de boulot en province. C’est archi-faux !
Effectivement ce n’est pas évident à trouver, mais tous les dirigeants d’entreprises de la région Pays de Loire que je rencontre, de la PME à l’ETI, me le disent : leur problème n°1, c’est le recrutement ! Ils sont en croissance et ont des postes ouverts sur des métiers très divers mais ne trouvent pas de candidats en nombre suffisant. Espérons que la crise sanitaire incitera les citadins à quitter les grandes métropoles et à se mettre au vert.
Il ne faut pas attendre d’arriver à une solution aboutie pour faire. Il faut tester, expérimenter et s’autoriser à se tromper.
Il est très naturel. Manger bio, fabriquer une maison saine, faire les choses soi-même… Je n’y vois aucune contrainte.
Les mégots sur la plage. Ça me rend fou. Je fais honte généralement, car je vais voir les gens pour leur dire !
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Crédits photos : Julie Desvaux
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