La mode n’est pas la meilleure des élèves quand on parle de respect de la planète. C’est un fait. Pour limiter la casse et surtout inclure de nouvelles habitudes dans nos vies, recyclons, recyclons ! Oui, bien sûr, mais comment ? Derrière cette idée, il existe plusieurs définitions. Quid des bonnes pratiques ? Nous nous sommes penchés sur les plus et les moins de chacune d’entre elles pour vous aider à choisir le bon créneau.
Tout d’abord, rappelons que 150 milliards de vêtements sont produits chaque année dans le monde. La mode est le deuxième plus grand pollueur, après l’industrie du pétrole : 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre par an. Fabriquer un jean et un t-shirt, c’est utiliser 13 700 litres d’eau, soit l’équivalent de 355 douches (quand même…). Pour ne pas polluer davantage, on pense au recyclage. Oui, c’est une option, mais encore faut-il savoir ce que cela implique.
Recycler, c’est soit récupérer les chutes de tissus en sites de production, soit utiliser un vêtement usagé autrement, soit le broyer pour en faire des fibres recyclées. On peut également recycler nos déchets du quotidien pour en faire des vêtements lorsqu’ils sont en polyester, en coton, et en laine mérinos.
Le polyester est obtenu à partir de nos fameuses bouteilles plastiques. La limite de cette matière, c’est le lavage du vêtement ainsi obtenu : cette étape libère jusqu’à 1 900 microfibres de plastique dans l’eau de lavage… donc, dans les océans, à terme.
Le coton recyclé (chutes récupérées en site de production) représente un gain d’énergie, mais la matière reste fragilisée par cette réutilisation précisément. De fait, pour le rendre plus résistant, on le mélange à d’autres fibres. Et ça, ce n’est pas vraiment idéal dans notre processus de recyclage, car le nouveau vêtement ne pourra pas être recyclé à son tour.
La laine mérinos, quant à elle, nous séduit à plus d’un titre. Elle est biodégradable en plus d’être une matière particulièrement qualitative. Oui, mais… C’est au moment de la produire, au début de la chaîne, que le bât blesse. L’élevage de moutons va utiliser beaucoup d’espace et émettre quantité de CO2 et d’eau pour l’alimentation des animaux. Pour ménager la chèvre (ou le mouton) et le chou, le beau et l’éthique, l’idéal est d’opter pour la laine recyclée à partir de chutes de filature.
Le tri des vêtements usagés à la maison, c’est ce que chaque famille, ou presque, a déjà fait entrer dans ses us et coutumes : tous les vêtements trop petits ou que l’on ne met plus, allez hop, au relai ! De là, ils seront triés et retravaillés dans leur entièreté ou broyés pour être totalement recyclés. Ce geste, il faut le poursuivre, parce que cette option est la plus écologique.
Utiliser les chutes de tissu en site de production, ou réutiliser les vieux vêtements pour en faire de nouveaux, c’est peut-être la solution la plus intéressante. D’ailleurs, même le monde de la haute couture s’en saisit (voir le défilé de Jean Paul Gautier, et sa lettre d’amour à l’upcycling en janvier 2020). C’est, de fait, aller à l’encontre de l’immense gaspillage que constitue le cycle du vêtement en général : 48 millions de tonnes sont jetées chaque année dans le monde.
En voilà une bonne nouvelle : des marques s’engagent aujourd’hui à plus de transparence sur les matières utilisées, sur les personnes qui fabriquent, sur les coûts de production et même sur les marges. Prenons l’exemple d’Hopaal, une gamme de vêtements réalisés à partir de matières recyclées, sans emballage plastique en sortie d’usine, qui reverse 1% de son chiffre d’affaires aux associations Mountain Wilderness et Coral Guardian.
Dans la famille des enseignes qui recyclent bien, je demande le frère et la sœur ! Gonzague et Violaine ont créé Au juste : tous les vêtements qu’ils créent pour hommes, femmes et enfants ont eu plusieurs vies. Et c’est du 100 % recyclé !
En somme, on retiendra de notre exploration que plus on réutilise, mieux c’est !
Dès lors que les fibres des divers tissus ne sont pas broyées, elles gardent leur intégrité, et conservent une certaine solidité, ce qui allonge leur durée de vie. Par ailleurs, cette démarche évite d’entrer de nouveau les deux pieds dans un processus de transformation énergivore et consommatrice d’eau, et ça… c’est écolo !
Inscrire le recyclage des vêtements au sein même de la famille, c’est une habitude que nombre de personnes ont prise, et c’est très bien ! Ne changez rien. Pour ceux d’entre vous qui souhaitent acheter du neuf éthique, nous vous conseillons d’identifier des marques comme Hopaal et Au juste, afin de connaître leurs bonnes pratiques, du mode de recyclage qu’ils utilisent, à la matière de leur gamme de vêtements. Vous pouvez également vous renseigner sur les soutiens financiers aux associations de lutte pour la planète. Enfin, toute dernière histoire avant d’aller au lit : Il était plusieurs fois, ou les vêtements “seconde main” de Marie de Longvilliers…Bonne lecture, et bon shopping éthique !
photos : @Au Juste, @Il était plusieurs fois
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