Quand on pense écologie, on a des images, des réflexes, des représentations. Du côté de notre garde-robe, le coton et ses labels pourraient nous influencer. Mais est-ce l’idéal ? Commençons par évoquer trois paramètres importants pour aiguiller nos choix vers une mode plus éthique : respect de la planète, des personnes qui produisent le vêtement, et santé préservée du consommateur. Tout cela doit être réuni pour toucher la première marche du podium !
Forts de ces éléments, penchons-nous sur les champs… de coton ! On sait que la culture de cette matière première nécessite beaucoup d’eau et de soleil. Et lorsqu’on réalise que les pesticides s’invitent à la fête, c’est le coup de grâce. La santé des producteurs pèse dans la balance de pratiques décidément coûteuses.
L’aventure du coton bio commence, quant à elle, dans les années 90. L’Union européenne comme les pays nord-américains donnent l’impulsion. Et il promet ce coton bio ! Moins d’eau, moins de pesticides et même une certification « commerce équitable ». À l’évidence, la panacée. Et pour la santé du consommateur, docteur ? Moins de colorants pour éviter les substances allergènes, bien sûr !
Oui, mais voilà… de fait, les couleurs manquent. Le rendu n’est pas très glamour. Et l’ensemble est finalement encore très coûteux. Par conséquent, pour baisser les prix, on y ajoute des fibres obtenues de manières plus… classiques. Notre exploration se complique. Comment s’y retrouver pour avoir un peu de transparence ?
Certes, ils peuvent nous renseigner, mais creusons un peu. L’histoire qu’ils racontent est-elle « éthique » ? Dans cet univers des labels, il se dit tout et parfois n’importe quoi, sous prétexte de greenwashing. De fait, on peut tout à fait comprendre que nous, consommateurs, nous sentions perdu. Dans ce cas, même un t-shirt vert avec écrit en grand « Tous derrière Dame Nature » ne suffira pas à nous convaincre. Distinguons le vrai du faux.
Depuis 2005, on peut voir sur certains vêtements le Better Cotton Initiative (BCI). Tiens, ça sonne international ! C’est peut-être fiable, après tout. De plus, plusieurs enseignes l’apposent sur leurs produits. Alors ? À vrai dire, l’association BCI n’est ni une certification ni un label. Dans leur cahier des charges, les semences génétiquement modifiées sont autorisées, tout comme l’utilisation du coton Bt transgénique, les herbicides, pesticides et insecticides.
Aucun contrôle régulier n’est prévu (à l’inverse des labels sérieux et fiables). La rémunération et les journées des employés ne sont pas particulièrement encadrées. Nulle part on ne lit « salaire vital ». Quant au travail des enfants, il est interdit dans la partie agricole uniquement…bref, pas très éthique.
La cerise sur le gâteau reste la balance de masse. Une usine achète une part de coton répondant aux critères de la BCI. Dès lors, sous prétexte de cet investissement, elle est autorisée à utiliser tout, partie ou même aucune fibre conforme au label pour fabriquer ses produits. Pourtant, tous sans exception sortiront de cette usine avec la fameuse étiquette ….CQFD !
Patience… on y vient. Le bon, le Number one, la première place du podium est attribuée au… Label GOTS : Global Organic Textile Standard (applaudissement, s’il vous plaît) connu dans le monde entier, c’est en quelque sorte le chef d’orchestre des normes relatives au secteur du textile depuis 2008, et pour cause…Son cahier des charges est dense, mais complet. Il vérifie la qualité et l’éthique bio du coton, de la laine, de la soie et du chanvre. Il exige le respect aussi bien de l’environnement que des humains qui ont conçu le vêtement en question (récolte, fabrication, étiquetage). L’utilisation de l’eau doit être raisonnée. En bref, le tissu est sain et beau — notamment par la réduction des agents toxiques. Les emballages sont recyclables. Les métaux, matières et substances toxiques sont interdits. Soin du vivant, en somme, nous compris.
Un produit textile GOTS, c’est au moins 95 % de fibres bio certifiées. Et lorsque la mention « composé de fibres biologiques » est précisée, le vêtement en contient minimum 70 %. Enfin, parlons des hommes : on ne souffre pas de travail forcé, pas pour les enfants, pas de discrimination, pas de traitements brutaux. Les salaires doivent être décents, et les conditions d’emploi acceptables (négociations, organisation, horaires raisonnables).
« Fuyons le marketing des labels (le fameux « ça a l’air éthique ! ») très présent sur le marché de la mode »
Pour tendre vers l’idéal, glanons les bonnes informations quand on a le temps et méfions-nous des achats réflexes. Autrement dit, fuyons le marketing des labels (le fameux « ça a l’air éthique ! ») très présent sur le marché de la mode. Enfin, allons vers GOTS en priorité.
Sur la toile, des sites engagés (Slow we are, le Kaba, the good goods) qui remontent la chaîne de production nous renseignent sûrement et rapidement. De même, allons faire un tour sur des sites de marques transparentes telles que Loom et Balzac Paris pour ne citer qu’elles. La mode étant le 2ème plus grand pollueur après l’industrie du pétrole, il apparaît utile et même essentiel de se pencher sur les bonnes pratiques, choix de matière certes, mais aussi vie du vêtement et, par extension recyclage de ce dernier. La boucle sera bouclée.
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