Mickael et Camille Alborghetti

Camille et Mickael sont ingénieurs agronomes de formation et passionnés par l’univers du vin. C’est avec la ferme intention de contribuer à ce secteur qu’il connaît bien, que Mickael a créé EthicDrinks en 2020, rapidement rejoint par Camille. Quelques mois après le début de l’aventure, ils ont réussi à proposer une gamme de vins éthiques entièrement issue de pratiques durables et certifiée zéro carbone. Nous les rencontrons à Bordeaux.

23/01/22

Temps de lecture : 8min

Mickael, Camille comment Ethicdrinks est né ?

Mickael:

Ethicdrinks est né d’un voyage en Indonésie en avril 2019, où nous avons malheureusement constaté la pollution excessive des plages et de la mer… recouverte de plastiques.

En rentrant en France nous avons eu une réelle prise de conscience en voyant à quel point nous étions préservés de tous ces déchets. Au même moment, je souhaitais redonner du sens à mon activité professionnelle, tout en restant dans le monde du vin dans lequel je travaillais depuis quelques années. J’ai donc décidé d’entreprendre en créant une marque de vin, et plus largement de boissons, éthiquement conçue.

Camille:

Nous avons fait la même école d’agronomie avec Michael, je connaissais le secteur du vin, mais j’ai commencé mon parcours professionnel dans une grande entreprise d’agroalimentaire où je développais des glaces… avec de nombreux ingrédients non naturels. Je ne me retrouvais plus dans les valeurs de l’entreprise, car j’ai depuis toujours un attrait pour le bio et les produits naturels. J’ai donc rejoint Michael pour l’aventure EthicDrinks.

Comment avez-vous conçu vos premiers produits ?

Mickael:

Nous avons dédié nos six premiers mois à la recherche et développement et notre première mise en bouteille a eu lieu en mai 2020. Nous travaillons avec des petits producteurs dans toute la France, avec lesquels nous réalisons les assemblages, puis le vin est mis en bouteille à Bordeaux. Nos camions roulent au bio-éthanol issu du marc de raisin dont une partie sert à confectionner les chaussures de la marque Minuit sur Terre ! Nous avons développé notre cahier des charges de mise en bouteilles avec des matériaux respectueux de l’environnement, ce qui nous permet d’avoir le contrôle de la qualité.

Camille:

L’arrivée du covid, a facilité notre entrée sur le marché, car il faut savoir que le monde du vin est très compétitif. Nous sommes également soumis aux aléas de la météo, cette année avec le gel. Mais nous aimons ces challenges. Nous ne voulions pas acheter une cuvée déjà toute faite aux producteurs et faire de l’achat/revente. Nous voulions créer notre propre vin, en achetant du vrac et en l’assemblant afin de proposer un produit nouveau.

Vous êtes d’ores et déjà entreprise à mission et certifiés zéro carbone, expliquez-nous ?

Mickael : En effet, nous avons un cahier des charges très strict. Concernant l’aspect zéro carbone nous mesurons et limitons nos émissions CO2 par produit et nous les compensons en plantant des arbres à Saint-Émilion en Gironde et à Piura au Pérou. Nous sommes certifiés et accompagnés par le cabinet Toovalu dans cette démarche qui est très exigeante.

Par ailleurs, nous nous engageons également à ne pas utiliser de plastique dans nos produits et nos emballages, nous soutenons des ONG en faveur de la protection de l’environnement via des actions engagées et des donations d’une partie de notre chiffre d’affaires. Nous participons aussi à la préservation de la biodiversité et nous commercialisons uniquement des vins ayant un label environnemental certifié.

Quels sont les prochains projets pour Ethicdrinks ?

Mickael:

Pour l’instant nous proposons exclusivement du vin, mais nous avons l’ambition d’étendre la gamme à d’autres boissons. Nous vendons en ligne, dans la grande distribution (Monoprix, Carrefour) et chez des cavistes plus localement. Nous avons récemment sorti un vin en canette, afin de faciliter le transport, le rendre plus nomade. La canette est plus légère qu’une bouteille donc cela réduit considérablement l’impact carbone et le contenant en aluminium se recycle à l’infini. On pourrait penser que le goût est altéré, mais pas du tout à l’instar de la bière ou du soda.

Comment votre conscience écologique est-elle née ?

Mickael:

Mon père s’est battu pour cette cause car il faisait partie du parti politique des écologistes du Val-d’Oise, j’ai donc grandi avec la fibre éco-responsable. La volonté d’entreprendre dans ce secteur est, elle, née de ce voyage en Indonésie dont je parlais plus haut.

Camille:

Ma conscience est venue par le biais de l’alimentation, avec la vague du mieux manger et du bio. En ayant fait mes études dans l’agroalimentaire, j’ai été sensibilisée à la composition d’un produit, au fait de voir toujours au-delà du packaging et à lire entre les lignes des étiquettes.

« Nous avons développé notre cahier des charges de mise en bouteilles avec des matériaux respectueux de l’environnement. »

Quelles sont les actions éco-responsables que vous intégrez dans votre quotidien ?

Mickael et Camille:

Nous achetons local, nous trions nos déchets et nous compostons.

L’idée reçue à laquelle vous aimeriez faire la peau ?

Mickael et Camille:

Le greenwashing qui pour nous est insupportable. Le consommateur doit s’informer.

L’action anti-écolo qui vous agace ?

Mickael et Camille:

La manipulation des chiffres par les médias et les fausses informations, comme les lobbies de la viande et du lait qui font croire que leur consommation est indispensable à la santé .