Cyril Neves est le fondateur de la jeune marque montante de produits d’entretiens Les Petits Bidons. Cyril a pensé son projet sur 3 axes : la formule, grâce à des ingrédients simples et aucun dérivé de pétrole ; le contenant, fabriqué à partir de déchets et recyclable ou compostable après utilisation et enfin, un usage agréable et respectueux des utilisateurs. Le plus ? Des produits agréables à utiliser, efficaces et qui sentent bon, comme s’ils avaient été faits à la maison… Mais en mieux ! Rencontre avec un créateur engagé contre le greenwashing, à la fois humble et visionnaire.
Temps de lecture : 5 min
Je suis un lyonnais installé à Paris depuis quelques années. J’ai évolué sept ans au marketing développement de grands groupes cosmétiques et agro-alimentaires. Au terme de ces sept années, je sentais un décalage entre mes valeurs et mon poste. Je me suis alors lancé dans mon propre projet avec l’ambition de créer un produit ayant du sens.
L’aventure Les Petits Bidons a commencé en juin 2017. J’avais alors la volonté d’aller plus loin dans ma démarche écologique. Selon moi, cela passait également par des petits gestes du quotidien. J’ai donc commencé à faire ma lessive maison. J’ai trouvé un véritable plaisir à la fabriquer moi-même : je savais ce que je mettais dedans mais je constatais aussi que les résultats étaient là ! En revanche, j’étais bien conscient que l’activité était assez chronophage. Je me suis fait la réflexion que je ne devais pas être le seul à ne pas avoir de temps à accorder à cela. J’ai donc commencé observer de près le marché des détergents. Je me suis aperçu qu’il était impossible de connaître les compositions des produits et leur degré de nocivité pour la peau, les vêtements et la planète.
Le plus compliqué est paradoxalement de faire simple ! Surtout dans le contexte d’une industrie qui crée des formules essentiellement à base d’huile de palme et de dérivés de pétrole. Ces formules sont rejetées dans les eaux usée et ne sont pas traitées par les stations d’épuration. On se retrouve donc avec une pollution des eaux qui forme des amas de mousse dans la mer et les océans, que l’on peut notamment observer soi-même lors des tempêtes. Suite à ce constat, nous avons travaillé sur une formule avec le moins d’impact sur l’environnement possible. Pour se faire, nous nous sommes associés à un laboratoire dans le sud de la France qui a été assez fou pour nous suivre dans l’aventure. Ensuite nous avons travaillé sur le contenant ; les contenants des Petits Bidons sont à 100% issus de déchets ménagers, recyclables ou fabriqués à partir de matières compostables. Notre troisième axe de travail étant l’usage, nous venons de développer des solutions de vrac dans nos bureaux et chez certains de nos distributeurs. Nous avons également mis en place une solution de consigne en Île-de-France.
En premier lieu pour répondre à un besoin client. C’est en effet systématiquement lorsqu’on lance une machine que l’on s’aperçoit que le bidon de lessive est vide ! D’autre part, cela nous permet de prévoir nos productions plus en amont et de mieux répartir nos livraisons.
Le premier est sans aucun doute de rester intraitables sur la formulation de nos produits. Le second est bien sûr de faire connaître la marque ; se faire connaître signifie aussi lutter contre greenwashing qui est très présent sur ce marché, y compris de la part de marques naissantes ! C’est pourquoi nous sommes soucieux d’être complètement transparents dans tout ce que nous élaborons. Ce n’est qu’à cette condition que le consommateur aura toutes les informations nécessaires pour faire son choix.
Je suis très pragmatique. Je suis fermement convaincu que c’est la somme de petites actions qui mènera aux grands changements. Mon but est plutôt de me questionner point par point sur ma consommation pour ajuster les choses et rendre mon mode de vie plus durable.
Ces derniers mois j’ai beaucoup travaillé sur mon besoin. Quand je veux acheter quelque chose je me demande si j’en ai vraiment besoin, vraiment envie. Et avant d’acheter neuf, je consulte systématiquement les sites de seconde main.
Bien que j’habite en appartement, j’ai aussi investi dans un lombricomposteur pour transformer nos déchets organiques en compost. J’ai changé ma manière de me déplacer ; je privilégie désormais le train et le vélo.
Enfin, je consomme de plus en plus local. Connaître et consommer des fruits et légumes de saison est primordial, cela devrait être enseigné à l’école !
Si il a une chose contre laquelle il faut lutter, c’est bien le greenwashing. Par exemple, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, la recharge de lessive en plastique souple n’est pas écologique car elle n’est pas recyclable. Même conditionnées dans du carton, les capsules de lessive sont une véritable catastrophe écologique car la membrane qui les enrobe est un dérivé de microplastique. La matière utilisée est la même que pour la fabrication de colles ou de peinture, ce n’est donc absolument pas écologique. Il faut savoir que les stations d’épuration ne retiennent pas l’intégralité des rejets de détergents des eaux usées qui se retrouvent dans nos fleuves et rivières avec une pollution invisible mais bien présente de nos eaux.
J’aimerais aussi que la population prenne conscience que les éviers et les canalisations ne sont pas des poubelles. Rien ne disparaît comme par magie…
Ce n’est pas simple d’en parler car je trouve que l’on tombe assez facilement dans le concours du plus écolo et de ce fait dans des discours culpabilisants. Je ne trouve cela ni intéressant ni constructif. Chacun fait à sa manière, avec ses moyens et ses connaissances.
Acheter c’est voter. Chacun peut par exemple analyser son relevé bancaire afin de constater comment il peut réduire sa consommation -et donc ses dépenses point par point.
Il faut également être curieux afin de se donner les moyens de discerner ce qui est écologique de ce qui ne l’est pas et aller au-delà du discours marketing.
« Acheter c’est voter »
Le voyage. Même si je prends très peu l’avion, l’enrichissement que le voyage procure me manquerait beaucoup si je devais complètement m’en passer. Idéalement, il nous faudrait réinventer nos façons de voyager sans nous sentir frustrés.
Les mégots de cigarettes jetés dans la rue. Ces mégots sont évacués par les caniveaux et polluent les eaux, alors qu’il est toujours possible de les jeter dans une poubelle à proximité.
En savoir plus sur Les Petits Bidons
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