Maud Cavrois a fondé il y a 5 ans Mana Mani, une marque de produits zéro déchet astucieuse et jolie. Fervente activiste du zéro déchet dans sa vie personnelle, elle est partie de sa propre expérience pour lever les freins et rendre cette démarche accessible, simple et désirable. Maud nous accorde du temps pour nous expliquer ses choix engagés et démontrer qu’en épurant son quotidien, c’est à l’essentiel qu’on revient. CQFD !
Je suis juriste de formation et à l’origine je n’avais pas prévu d’entreprendre ! La marque Mana Mani est née de ma transition écologique débutée après la naissance de mon deuxième enfant. Avec mon époux nous avons eu un déclic à ce moment-là. Avant d’être en Italie, nous étions expatriés à Abu Dhabi, temple de la consommation où l’une des activités principales est d’acheter. Nous avons été interpellés, presque agressés par ce mode de vie, sans véritablement arriver à verbaliser ce qui nous gênait. Ensuite en 2016 nous sommes allés vivre à Rome, c’est là que du jour au lendemain, nous avons complètement modifié notre façon de consommer : nous avons opté pour les couches lavables à la naissance de notre enfant, nous sommes passés au vrac et avons réduit drastiquement nos déchets. A partir de ce moment, j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin et notamment professionnellement. L’aventure Mana Mani a donc commencé en 2017, j’ai eu l’envie de créer une marque zéro déchet la plus propre possible, avec le moins d’impact sur l’environnement et qui donne envie à tout le monde de s’y mettre. Il fallait donc que ce soit joli et pratique. Pour le nom de la marque, j’ai choisi un nom multiculturel qui veut dire un retour à l’essentiel pour le monde de demain : Mana est le diminutif de mañana qui veut dire “demain” en espagnol et Mani qui veut dire “main” en italien.
Avoir un double impact, écologique et social. Ainsi 30% de la gamme textile est fabriquée dans des ateliers de réinsertion. Nous sommes très engagés sur tous les plans, aussi bien sur la sélection des matières premières que sur le lieu et nos équipes de fabrication. Notre premier produit a été le kit de cotons démaquillants réutilisables dont nous avons par ailleurs breveté le sachet tout-en-un. J’ai sourcé les matières premières les moins impactantes possibles, et opté pour du lin français, moins polluant que du coton. De même pour les ateliers de fabrication, je voulais absolument qu’ils soient français.
Nous développons nos produits dans le but de contrôler le processus de fabrication, mais aussi de les rendre faciles et agréables à utiliser.
Nous partons de nos propres expériences, par exemple pour la pochette imperméable de stockage des culottes menstruelles en attente de lavage : que faire le soir des culottes rincées donc humides ? Nous tentons de proposer des produits-solutions ! Nous tâchons également de produire avec des matières 100 % naturelles afin que le produit soit biodégradable, malheureusement pour certains d’entre eux c’est encore compliqué donc nous optons pour l’upcycling. Par exemple, l’intérieur des pochettes pour culottes menstruelles est fait en bâche publicitaire, que nous avons récupérée et traitée pour la réutiliser.
Nous avons essayé de faire tout ce qu’il était possible de faire dans une maison, nous utilisons un composteur, nous n’avons pas de déchets liés aux courses car nous les faisons dans un magasin zé&ro déchet (Le drive tout nu ndlr). Nous mangeons végétarien le plus possible. Nous avons une voiture pour deux et nous privilégions le vélo. Nous remplissons une poubelle de 20L toutes les trois semaines. Et enfin, nous avons également changé notre façon de partir en vacances. C’est une transition progressive engagée il y a cinq ans qui a débuté par une logique zéro déchet.
« Je pense que l’essentiel de la vie reste lorsqu’on entame une transition écologique, il est juste replacé au bon endroit. »
Ce n’est pas simple ! Cela a pu nous éloigner de certains amis car nos modes de vie étaient devenus trop différents. Sur le plan familial c’est, je trouve, difficile à comprendre pour la génération de nos parents, qui ont l’impression que l’on fait un retour en arrière, car nous remettons en question ce qu’ils perçoivent comme un progrès, par exemple le plastique.
Je dirais de commencer par chasser un déchet facile pour soi. Tendre vers le zéro déchet permet de se rendre compte de l’impact de ce que l’on consomme.
Notre moyen de transport longue distance. Nous avons complètement arrêté de prendre l’avion depuis cinq ans, mais il est difficile de prendre le train tout le temps, nous optons parfois pour la voiture.
La vision punitive de l’écologie, le fait que transition écologique rime avec contrainte. Je me sens beaucoup mieux et plus légère depuis que j’ai changé mon mode de consommation. Quand on est écolo la vie ne s’arrête pas, on peut toujours sortir, boire un verre avec des amis, s’amuser, partir en vacances … Je pense que l’essentiel de la vie reste, il est juste replacé au bon endroit.
Ce qui me hérisse le poil c’est les personnes qui ne veulent même pas essayer, il ne faut pas oublier que notre argent est un bulletin de vote. Chaque fois que l’on achète quelque chose on vote pour sa re fabrication. Si nous sommes 10% à changer radicalement notre mode de consommation, cela fait changer l’industrie et la politique.
©crédit photo portrait Sophie Mayeux
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