Marie de Longvilliers

Il y a une dizaine d’années, Marie s’est lancée dans l’aventure Il était plusieurs fois, un site internet de vêtements de seconde main pour enfants qui garantit un produit irréprochable. Avec son associée Aude Viaud, elle a donné un sérieux coup de frais à ce secteur. Ici pas de surprise, tous les vêtements sont triés sur le volet avant d’être mis en ligne. Depuis peu Il était plusieurs fois est devenue entreprise à mission. Marie nous raconte son aventure et nous parle de son combat contre le gaspillage vestimentaire. Elle nous reçoit dans sa maison à Nantes.

29/08/21

Temps de lecture : 4min

Marie quel est votre parcours et comment Il était plusieurs fois est né ?

J’ai travaillé une dizaine d’années en agence de communication à Paris. Quand mon premier enfant est né j’ai voulu l’habiller de façon responsable tout en faisant attention à mon porte-monnaie et à l’époque je n’ai pas trouvé de solutions qualitatives en seconde main. En parallèle j’ai fait le constat que plein d’amis autour de moi avaient des placards remplis de vêtements presque neufs et inutilisés. Je me suis donc dit qu’il y avait une vraie opportunité. Il était plusieurs fois a été pensé dès le début comme un site où les acheteurs trouveraient uniquement des vêtements de qualité car sélectionnés avec soin et où les vendeurs pourraient proposer les vêtements de leurs enfants en toute simplicité.

Il y a 6 ans je suis arrivée à Nantes où j’ai organisé des goûters de mamans pour faire connaitre mon service. C’est lors d’un de ces goûters que j’ai connu Aude Viaud qui est devenue mon amie et mon associée. Elle a apporté des compétences orientées business qui ont permis à Il était plusieurs fois de prendre plus d’ampleur.

Aujourd’hui nous sommes une équipe de trente salariés passionnés.

Il était plusieurs fois est récemment devenue « entreprise à mission », racontez-nous !

Oui nous en sommes très fières car cela concrétise tous les engagements que l’on porte depuis le début de l’aventure. Notre raison d’être est de faire de la seconde main un réflexe ! Un vaste programme… mais lorsqu’on on observe les chiffres sur le gaspillage vestimentaire, cela donne le vertige ! Alors, nous avons décidé qu’il était de notre devoir en tant qu’acteur de l’économie circulaire d’éduquer nos clients et de leur donner toutes les clés pour leur permettre de réparer et d’entretenir leurs vêtements. Nous avons aussi un fort engagement social car nous travaillons avec le Secours Populaire et Orphelin Vert, à qui l’on donne plus d’une tonne de vêtements chaque mois.

L’aspect pédagogique est également très important, nous avons à cœur d’aider nos clients à comprendre leur impact sur la planète en achetant de la seconde main. C’est pourquoi nous allons mettre en place, en partenariat avec La Belle Empreinte, un compteur qui va mesurer toutes les économies d’eau qui ont été faites par toutes les personnes qui ont acheté sur le site mais aussi de manière individuelle.

« Notre raison d’être est de faire de la seconde main un réflexe »

Comment votre conscience écologique est-elle venue ?

Quand j’ai créé mon entreprise, c’est davantage une envie de ne pas surconsommer qui m’a guidée. Au fur et à mesure de mes déménagements j’ai pris conscience de l’absurdité d’accumuler des choses et principalement des vêtements provenant d’achats compulsifs. Et ce qui est vraiment chouette, c’est que je me rends compte que l’on est de plus en plus nombreux à avoir cette envie d’arrêter de surconsommer et de remettre en vente ces vêtements qui peuvent avoir une autre vie. Rendez-vous compte, chez Il était plusieurs fois nous mettons en ligne 1600 articles chaque jour, en parfait état qui peuvent avoir plein d’autres vies… c’est cool, non ?

Quelles sont vos actions durables au quotidien ?

Au quotidien, j’utilise une voiture électrique pour me rendre dans nos bureaux qui sont loin de Nantes. Mais j’aime aussi beaucoup marcher ! En règle générale, j’achète assez peu et quand je dois le faire, je regarde en premier sur des sites de seconde main comme Leboncoin, Selency ou encore Emmaüs.

Qu’il s’agisse de mes enfants ou de moi, je procède de la même manière. Notre dressing est quasi exclusivement constitué de seconde main. Je fais vraiment attention à n’acheter que ce dont j’ai besoin. Je n’ai plus envie de voir des vêtements dans un placard qui ne soient jamais portés. En tant que maman de jeunes enfants, j’essaie de leur montrer l’exemple sur des choses simples du quotidien : manger local et de saison, remplacer l’essuie-tout en papier par ceux en éponge, d’ailleurs ceux de ManaMani sont tops !

D’une manière générale, je suis convaincue que lorsqu’on n’a pas été élevé dans l’éco responsabilité à l’origine, il faut aborder sa transition écologique petits pas par petits pas .