Marie Quéru

Lorsqu’on entre dans le joli appartement parisien de Marie Quéru, on est d’abord envahi par un sentiment d’apaisement. Marie y a appliqué les principes de l'Écologie d’Intérieur®, concept qu’elle a fondé, théorisé et mis en pratique au travers de L’ARRANGEUSE un service qui accompagne particuliers et entreprises à repenser leur rapport à l’objet et à revenir à l’essentiel. Le résultat est immédiatement appréciable : notre passionnant échange a eu lieu dans un espace épuré où l’attention n’est pas perturbée et où la lumière et les bonnes énergies circulent.

20/10/21

Temps de lecture : 9min

Marie quel est votre parcours ?

Je suis issue d’une formation d’ingénieure en agriculture. J’ai commencé par de la recherche fondamentale notamment en physiologie animale pour me destiner vers la paléoanthropologie, mais je me suis rendue compte que ça ne fonctionnait pas avec mon caractère, il me manquait quelque chose. Je me suis réorientée vers le marketing car j’aime beaucoup son approche systémique. J’y ai retrouvé un équilibre composé de rigueur et de créativité. J’ai travaillé en agence, où j’ai adoré créer des identités et des logos qui étaient ensuite déployés sur tous les points de contacts. Mais petit à petit, j’ai ressenti un manque d’alignement de mes valeurs, car à ce moment-là certains projets tendaient vers du sensationnalisme au lieu d’être utilisés pour créer de la valeur sans épuiser les ressources de la planète.

Comment L’ARRANGEUSE est née ?

Précisément de ce manque d’alignement. L’idée est d’arranger les choses, de changer cette vision du “toujours plus” et de rendre le durable désirable à travers une compétence que j’ai depuis toujours : avoir un rapport équilibré à l’objet et à ce qui m’entoure, ne pas laisser les choses s’accumuler et les laisser prendre le pas sur le vivre. Cela s’incarne par un intérieur organisé et ordonné. Le but de L’ARRANGEUSE est de changer profondément la façon dont on se comporte face à la possession et donc le rapport à l’acte d’achat. Cela découle de notre façon de consommer le monde, l’objectif étant de revenir à un respect de nos propres besoins et des ressources de la planète. C’est également à ce moment qu’a émergé l’idée de ma philosophie de vie: l’Ecologie d’Intérieur®.

« Un des bénéfices les plus forts de l’Écologie d’Intérieur® est la libération (d’espace, de temps, de stress) »

Quels sont les principes de l’Écologie d’Intérieur® ?

L’écologie c’est d’abord la relation qui existe entre les êtres vivants dans un écosystème et en rapport avec l’Homme, avec comme objectif de réduire l’impact négatif de l’homme sur le vivant. Avec l’Écologie d’Intérieur® il s’agit d’interroger notre rapport à l’objet dans notre environnement, chez nous, au bureau, partout. L’objectif est de rééquilibrer cette relation tripartite entre nous, nos objets et notre environnement, de manière à être plus heureux en vivant avec moins et surtout avec la bonne sélection d’objets car les essentiels varient d’une personne à une autre. C’est avant tout un travail d’essentialisation rendu possible grâce au protocole du cycle de l’Ecologie d’Intérieur® que j’ai développé.

Sur quoi repose ce protocole ?

C’est un processus qui se fait en cinq étapes, le but étant de réussir à se recentrer sur ses essentiels et de les organiser de manière optimale pour faciliter son quotidien en le rendant plus beau et plus durable. Il existe trois piliers dans l’Écologie d’Intérieur®, le beau, le pratique et le durable. Ces trois piliers répondent à trois pollutions. Tout d’abord la pollution visuelle de nos espaces, lorsqu’il y a un trop plein qui vient nous encombrer, nous perturber voir nous oppresser, le “beau” y répond. Puis, la pollution mentale de nos esprits, c’est l’effet de tous ces objets physiques mais également des objets immatériels comme un emploi du temps trop chargé, des réunions, des tâches à faire, qui viennent augmenter considérablement cette pollution mentale. Le “pratique” est la solution afin de simplifier, organiser et rationaliser. Enfin la pollution environnementale induite par notre mode de vie et de consommation est contrée par le durable. En revenant à ses essentiels, on développe un nouveau mode de vie, un nouvel art de vivre unique qui nous correspond. On crée son environnement idéal pour son épanouissement personnel. Comme les trois piliers sont liés, lorsqu’on se fait plaisir de manière raisonnée, il y a un impact environnemental et sociétal car on va consommer moins et avec plus de discernement. Ainsi, choisir c’est sublimer.

« Il est fondamental de choisir où placer son énergie »

Vous êtes-vous appuyée sur votre formation scientifique pour fonder l'Écologie d’Intérieur® ?

Oui totalement, pour décortiquer ce rapport à l’objet et l’expliquer afin de contourner les problématiques, j’utilise mes connaissances scientifiques. Je considère qu’il y a trois origines à notre rapport déséquilibré à l’objet : une origine familiale, une origine culturelle et une origine physiologique. Pour l’origine familiale, c’est l’éducation silencieuse et quel rapport avaient nos parents avec l’objet : celle-ci peut être transformée. Ensuite il y a l’influence culturelle, comment la société nous incite à la consommation, au “plus on possède plus on est heureux” : celle-ci étant présente depuis des générations, c’est très dur de lutter contre. Enfin, l’origine physiologique qui pour moi est la plus difficile à contrer, c’est la manière dont notre cerveau a été façonné depuis des millions d’années : tout réunir pour pouvoir survivre, c’est le principe du vivant. À ce jour, l’humain a créé un monde de surabondance qui donne le sentiment qu’il ne dépend plus de son environnement pour survivre. Mais le cerveau continue de vivre comme si les ressources étaient difficiles d’accès, cela se traduit par le fait de tout garder. L’idée est de reprogrammer le cerveau pour que notre source de plaisirs ne soit plus l’accumulation, mais au contraire, le fait d’avoir une quantité idéale d’objets. L’Ecologie d’Intérieur® ce n’est pas une routine, c’est un rituel, c’est faire de sa vie une célébration quotidienne.

Par quoi suggérez-vous de commencer ?

Je recommande de commencer par les objets physiques, par ce qui est volumineux. C’est comme un régime, lorsque le résultat est visible, le processus se met en route automatiquement. Faire de la place de manière tangible en fera aussi de manière intangible. Et surtout voir le résultat est motivant. Il faut commencer par les choses du quotidien avec lesquelles on a le moins d’affect comme les vêtements, les produits de beauté, d’entretien. Il faut épurer au maximum pour ne garder que ce qui nous rend profondément heureux. Quand on veut essentialiser, il faut laisser de côté sa rationalité, il faut faire confiance à son intuition. Lorsqu’il y a un doute sur un objet, c’est qu’on n’en a pas besoin.

Vous accompagnez des entreprises, des particuliers mais vous exercez aussi un job au sein d’une grande entreprise à temps plein. Racontez-nous !

Aujourd’hui j’accompagne les particuliers, les entreprises et les marques, ces dernières pour des conférences, de la création de contenu ou encore de concept retail selon les principes de l’Ecologie d’Intérieur®. Le cœur de L’ARRANGEUSE c’est de proposer des sessions d’accompagnement d’essentialisation. J’interviens en physique ou à distance dans certains cas. Je suis également salariée à la direction marketing d’un grand groupe. Ce travail me permet d’identifier et d’analyser les comportements de consommation et de faire la différence entre le bon et le mauvais marketing. L’ARRANGEUSE me permet d’offrir à chacun un chemin pour concrètement initier une prise de conscience. J’ai lancé L’ARRANGEUSE fin 2019, c’est très récent. Je crée tout mon contenu et mets un point d’honneur à répondre à chaque personne qui me contacte quel que soit le canal. Je suis également maman et avec mon travail à temps plein, j’ai des journées bien chargées. Mais je parviens à tout concilier notamment… grâce à l’Ecologie d’Intérieur® !

« Il faut investir plutôt que dépenser, mettre ses ressources au bon endroit »

L’action anti-écolo qui vous rend dingue ?

Le plastique et les personnes qui laissent leurs déchets sur la plage. Un mégot de cigarettes, un emballage, un masque…l’homme laisse toujours une trace partout où il passe.