“Sois le changement que tu veux voir dans le monde”. Ces mots empruntés au Mahatma Gandhi ont une résonance toute particulière pour Inès Moreau, créatrice du compte Instagram Les Petits Gestes. Jour après jour, cette jeune entrepreneuse accompagne ses 60 000 abonnés dans leur transition écologique avec légèreté et engagement. Positive et inventive, ses posts regorgent de petites astuces expliquées en toute simplicité, pour que chaque geste compte.
Temps de lecture : 5min
Après une première expérience dans le marketing en entreprise qui ne me comblait pas, j’ai tout quitté pour partir avec mon conjoint en road trip au bout du monde. C’est en Asie du Sud Est que j’ai eu le déclic.
Nous avons visité le Laos, le Cambodge et la Birmanie. Au cours de ces séjours, j’ai été profondément marquée par la pollution plastique : des montagnes de détritus dans les villes, les points d’eau, les habitations… Je me suis demandé comment des paysages aussi beaux pouvaient être à ce point gâchés par la main humaine. Certains habitants nous expliquaient qu’ils stockaient le plastique dans leur jardin dans l’attente des pluies qui viendraient tout emporter. Ces populations ne sont bien sûr pas sensibilisées aux problématiques environnementales mais cela a éveillé ma conscience écologique. Je ne concevais pas de rentrer sans concrétiser cet éveil.
De retour en France, j’ai donc tenté d’aligner ma vie professionnelle à mes préoccupations sociales et environnementales. J’ai alors rejoint l’UNICEF et ai décidé de monter mon compte Instagram Les Petits Gestes en parallèle. Ce compte répondait parfaitement à mon envie de créer un mouvement de sensibilisation.
Pendant deux ans, je me suis consacrée à ces deux projets entièrement, jusqu’au moment où, le compte Instagram prenant de l’ampleur, je ne suis plus parvenue à gérer les deux de front. Fin septembre 2020, j’ai finalement pris le risque de quitter ma vie salariale classique pour me lancer à fond dans l’aventure Les Petits Gestes.
C’est un projet particulièrement excitant ! Les éditions Albin Michel préparent une série d’ouvrages sur le DIY écologique. Je contribue donc à cette série avec deux livres : le premier sur les produits ménagers et le second sur les produits de beauté. Chaque ouvrage comporte une quarantaine de recettes expliquées pas à pas avec de belles illustrations. Je me suis vraiment appliquée à aller plus loin dans mes tutos, notamment en trouvant des variantes pour tous les types de profils : peaux ou cheveux sensibles, enfants, animaux de compagnie… Toutes ont bien sûr été testées et approuvées!
Les objectifs communs à ces recettes accessibles à tous sont de réduire ses déchets et de privilégier les produits naturels.
C’est un projet dont je suis particulièrement fière et une opportunité unique de continuer à promouvoir le respect de soi et de la nature.
Oui sans aucun doute ! Ce voyage m’a profondément changée. Cela n’a pas été une prise de conscience unique et globale, mais plutôt la première d’une longue série. En Asie, j’ai été marquée par la pollution plastique mais j’ai surtout mis le doigt dans un engrenage, ce qui a entraîné d’autres éveils sur des thématiques diverses. Par exemple, le zéro déchet a été la porte d’entrée mais c’est ce qui m’a poussée à m’interroger sur la composition des produits de beauté ou d’entretien que j’utilisais.
Cet éveil m’a également encouragée à m’engager dans un certain militantisme car je suis persuadée, comme beaucoup d’autres, que les crises sociales et environnementales sont intrinsèquement liées.
Je ne suis pas engagée en politique. Je défends avant tout la nécessité d’agir à son échelle, au quotidien. Ces petits gestes dont je parle sont la première étape pour accéder à un mouvement plus global. Bien sûr ils ne suffisent pas ; il est nécessaire de les compléter par des actions collectives qui font bouger les lignes. Agir en collectif est crucial pour moi car cela me motive d’être au contact de personnes ayant les mêmes convictions. Ce militantisme m’est finalement devenu vital car il me permet de ne pas être en dissonance avec moi-même et d’aller au bout de ma démarche.
« Les petits gestes doivent être complétés par des actions collectives »
Il fait partie intégrante de ma vie. Je l’évoque donc très souvent même si tout le monde n’y est pas forcément sensible. J’ai surtout vécu cette incompréhension lors de mon retour d’Asie ; mon engagement écologique était alors perçu comme une lubie. Le mot “écolo” a encore une connotation très négative ! Il a fallu que je fasse preuve de pédagogie et de patience pour accepter le fait que tout le monde n’est pas au même niveau d’information.
Plutôt que de me braquer, j’ai préféré suggérer des contenus à mes proches pour engendrer des débats sans les bousculer. J’ai planté des petites graines dans leurs esprits et petit à petit, j’ai senti plus d’acceptation de leur part.
Étant très optimiste par nature, j’ai souvent des périodes pendant lesquelles je veux me battre, montrer à tous que l’humain est capable de se réinventer et qu’il est possible d’agir pour enfin rentrer dans un cercle vertueux.
A contrario, je peux parfois me laisser emporter par les mauvaises nouvelles. Tout n’est-il pas perdu d’avance ? Ces petits gestes font-ils réellement une différence ? La pandémie m’a évidemment fait réfléchir sur le lien entre écologie et crise sanitaire. Je me renseigne sur les théories de l’effondrement et bien qu’il semble que le combat soit un immense défi, cela montre aussi qu’il est encore possible de limiter ces dégâts !
Mon compte Instagram est passé d’un loisir à un métier et l’écologie est devenue un mode de vie à temps plein. J’aimerais parfois avoir des préoccupations plus simples mais c’est dans mon ADN. La situation est si grave que je ne conçois pas un seul instant ne pas agir.
J’essaie de me restreindre pour revenir à l’essentiel. Je m’intéresse beaucoup au mouvement minimaliste, au fait de libérer notre esprit en limitant l’importance que l’on donne aux choses matérielles. Et lorsque j’achète, je me demande d’abord si je peux louer, acheter d’occasion ou réparer mon ancien objet pour allonger sa durée de vie. Ce sont des petits réflexes qui, à grande échelle, peuvent durablement changer notre société.
J’étais une grande consommatrice de fast fashion mais j’ai pris le temps de me questionner. En avais-je vraiment besoin ? Cela m’a-t-il rendue heureuse de céder à cette pulsion ? Au fur et à mesure, je me suis libérée de cet engrenage pour privilégier les achats nécessaires.
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