Le pain fait partie des produits les plus gaspillés. Partant de ce constat, Marie Eppe, ingénieure agro-alimentaire fervente défenseuse d’une alimentation saine, locale et de saison s’est demandé comment récupérer, transformer et valoriser ce produit adoré des français. La jeune entrepreneure a donc pensé une filière entière de revalorisation du pain rassis et créé une gamme de délicieux biscuits. Si elle agit sur le plan industriel, Marie propose également des recettes pour minimiser au maximum le gaspillage alimentaire dans nos foyers. Rencontre.
J’ai grandi dans le nord-est de la France à la campagne, au milieu des potagers et vergers. J’ai fait des études de biologie où j’ai pu découvrir la nutrition et la biochimie alimentaire. Cela a renforcé mes valeurs et mon envie de revaloriser le territoire en utilisant des ingrédients français pour un produit sain et authentique avec de bonnes valeurs nutritionnelles. J’ai donc fait une école d’ingénieur agro-alimentaire, pendant cette période j’ai mis un point d’honneur à faire mes stages dans des petites entreprises tournées vers le bio et le local. En dernière année je me suis intéressée de très près au gaspillage alimentaire que j’ai pu observer en amont de la chaîne de production, dans les champs ou les usines agro-alimentaire. Mon projet initial était de revaloriser les filières françaises et l’alimentation saine, la dimension anti-gaspillage est venue compléter cette idée. Puis j’ai constaté que le pain arrivait dans le top trois des produits les plus gaspillés, j’ai alors eu l’idée de le transformer et de le réutiliser. Je me suis entourée d’un incubateur pour m’aider sur l’aspect business plan, méthode de financement et propriété intellectuelle. J’ai commencé les tests de recettes à partir de pain dans ma cuisine, en le séchant et en le broyant. Je me suis rendu compte que le pain remplaçait parfaitement la farine, c’est comme ça que la première gamme de biscuit In Extremis petit-déjeuner est née en septembre 2020, grâce à une campagne participative.
Lorsque j’ai commencé l’aventure In Extremis, je m’approvisionnais en pain dans une boulangerie de la région qui fournissait une cantine scolaire. C’était du pain qui ne répond pas aux critères de qualité (erreur de cuisson, défauts esthétiques..), qui était envoyé dans une usine de chapelure qui se chargeait de le sécher et de le broyer afin d’en faire de la poudre. Elle était ensuite envoyée à notre biscuiterie partenaire en Bretagne qui fabrique les gâteaux. Aujourd’hui, nous cherchons à internaliser une partie de notre activité, la collecte et transformation du pain en poudre. C’est quelque chose auquel je n’aurais pas pensé il y a deux ans, car cela nécessite des moyens humains et matériels, mais cette internalisation va permettre de mesurer notre impact et de voir la quantité de pain “sauvée”, mais également de développer le territoire du Grand-Est, d’où je suis originaire et où je souhaite participer au développement économique.
En effet, nous créons également des contenus pour inciter à la réutilisation et éviter le gaspillage. Il s’agit essentiellement de recettes que nous partageons sur notre site internet et nos réseaux. J’ai la chance d’avoir une mère et une grand-mère qui m’ont transmis cette passion de la cuisine. Pendant mes études j’avais déjà entrepris un mode de vie minimaliste et zéro déchet que je partageais sur mes réseaux sociaux personnels. J’ai voulu continuer cette démarche sur In Extremis, car les recettes proposées permettent de réduire le gaspillage alimentaire notamment auprès des producteurs et des agriculteurs, mais sensibiliser et conseiller les consommateurs le permet également à une autre échelle. Je trouve cela complémentaire et pertinent de pouvoir mobiliser chaque acteur, car nous avons tous notre part à jouer pour réduire le gaspillage.
Nous pensons à de nouveaux produits à partir de chutes de pain, mais également à partir d’autres catégories de pertes alimentaires.
La majorité du gaspillage alimentaire se produit en amont de la chaîne de commercialisation. Le gaspillage alimentaire se divise en quatre parties, la partie consommateur qui représente 33% du gaspillage, la partie distribution (supermarché, marché…) 14% et en amont de la commercialisation nous retrouvons la production (agriculture, champs…) et la transformation (industrie agroalimentaire) qui représentent à elles deux 53% du gaspillage. À l’échelle industrielle, le gaspillage correspond à l’ensemble des produits qui ne passent pas les critères de satisfaction, mais également aux erreurs de cuisson et aux produits issus de la chaîne de froid qui eux sont irrécupérables, car peuvent mettre en danger la santé du consommateur.
Je trouve que nous sommes un peu trop stricts. Les dates de péremption sont fixées par les industriels, ils effectuent des tests en interne et auprès de laboratoires pour définir une date de conservation optimale du produit, mais cela reste un choix subjectif. Par exemple, un industriel considérera qu’une chips un peu moins croustillante est périmée alors qu’un autre la considérera encore bonne. Pour notre part, nous n’avons malheureusement pas l’autorisation de revaloriser un pain qui a été servi sur un plateau à la cantine pour une consommation humaine. Ce pain pourrait servir seulement pour l’alimentation animale. Je pense qu’il faudrait faire preuve de plus de bon sens.
Je me rends compte que le chemin est encore long, il reste encore énormément de personnes non sensibilisées au sujet. Il me semble que l’alimentation est un des premiers facteurs qui amène vers un mode de consommation plus éco-responsable. Je pense que sur le long terme les comportements sont en train d’évoluer, à toutes les échelles, celle des industries qui changent les recettes et les ingrédients de leurs produits ou les cantines scolaires qui favorisent les approvisionnements locaux, les produits bio et cultivent même leurs propres légumes parfois.
« Je trouve cela complémentaire et pertinent de pouvoir mobiliser chaque acteur, car nous avons tous notre part à jouer pour réduire le gaspillage. »
On peut commencer par bien conserver ses aliments, les fruits et légumes notamment. Chacun a son mode de conservation privilégié, au réfrigérateur ou non, à l’abris de la lumière, au sec ou dans un milieu humide, etc. La conservation au congélateur est également un bon moyen d’augmenter la durée de vie d’un produit, acheter un produit à date courte et donc à prix réduit et le congeler (uniquement s’il n’a pas déjà été congelé) est une belle astuce écolo’nomique à adopter !
©Photos : WELLKOM STUDIO & IN EXTREMIS
Soins naturels et solides
Vins bio
Biscuits sains & anti gaspillage
Tiny Houses écologiques
Soins naturels et solides
Vins bio
Biscuits sains & anti gaspillage
Tiny Houses écologiques
Soins naturels et solides
Vins bio
Biscuits sains & anti gaspillage
Tiny Houses écologiques
Directrice générale de Tomato and Co, paniers de fruits et légumes bio - Paris
Directrice générale de Tomato and Co, paniers de fruits et légumes bio - Paris
Directrice générale de Tomato and Co, paniers de fruits et légumes bio - Paris
Découvrez
Ce site a été conçu et développé par Buddy Buddy pour produire une faible empreinte carbone.
Nous utilisons des cookies pour le recueil anonyme d'informations à des fins statistiques.
En savoir plus
Commentaires