Aude Machenaud

Dans les grandes métropoles, manger des produits locaux et de saison relève parfois du parcours du combattant. De plus en plus d’entreprises prennent le sujet à bras le corps en proposant au consommateur des produits cultivés tout près de chez eux et font renaître, par la même occasion, des légumes disparus de nos assiettes. Courge spaghetti, radis blue meat, navet boule d’or… Si ces végétaux semblant tout droit issus d’un vieux grimoire ne vous évoquent rien et que vous résidez en région parisienne, alors il est tant d’opter pour un panier hebdomadaire Tomato & co. Rencontre avec Aude Machenaud, sa Directrice Opérationnelle, engagée pour le mieux manger.

23/02/22

Quelle est la genèse de Tomato and Co ?

Tomato and co est né en 2015 lors de la rencontre de deux passionnés, d’un côté Charles-Elie, maraicher photographe amoureux des légumes, et de l’autre Nicolas, multi-entrepreneur qui souhaitait donner du sens à son travail notamment en proposant des fruits et légumes bio éco-responsables. L’aventure a commencé par la plantation de potagers autour de Paris, d’abord au Château de Courances puis à la Celle les Bordes dans les Yvelines. Au départ l’entreprise était positionnée en B2B et fournissait essentiellement des restaurants, mais avec le covid la demande des particuliers a fortement augmenté et nous avons donc étendu notre offre. Aujourd’hui la vocation de Tomato and Co est de servir les Parisiens et les habitants de communes proches de Paris, avec des fruits et légumes bio, de saison et en direct producteur. Nous travaillons désormais avec des potagers partenaires, ce qui nous permet de proposer plus de variétés à nos clients.

Notre objectif est d’élargir notre offre avec d’autres produits responsables comme le vrac avec Bocoloco (voir l’interview de son co-fondateur Alexis Dusanter) ou des plats traiteurs végétariens avec Elsa et Justin.

Quel est votre parcours et pourquoi avoir rejoint l'aventure Tomato and Co ?

J’ai travaillé pendant 20 ans dans l’agro-alimentaire dans de grandes entreprises. Étant une fervente défenseuse du mieux manger, j’ai toujours cherché à pousser les marques plus loin vers des ingrédients locaux et bio. Je cherchais un projet à taille humaine qui aurait un vrai impact. Donc, le projet de Tomato and Co a été comme une évidence pour moi. Je trouve que c’est un acte citoyen de ne pas consommer de courgettes au mois de janvier, mais plutôt des courges ou des panais, cela permet de découvrir des légumes oubliés tout en variant son alimentation avec ce que la terre nous offre. Le projet éveille la curiosité et c’est une bonne chose.

« Manger de saison permet de varier son alimentation en fonction de ce que la terre nous offre. »

Comment Tomato and Co se distingue des AMAP ?

Notre démarche est d’aider les personnes qui souhaitent consommer responsable qui n’ont pas forcément le temps ou qui ne savent pas comment faire. En leur proposant un service clé en main, avec des paniers livrés à domicile, qui sont récupérés la semaine suivante, nous évitons les déchets car nous n’utilisons ni cagettes ou autres sacs. Nous proposons des paniers personnalisables selon les habitudes alimentaires et les goûts de chacun, l’idée c’est de ne pas livrer des légumes que nos clients n’aiment pas et ne vont pas manger afin de lutter contre le gaspillage alimentaire. Nous avons un bon taux de satisfaction des clients, qui nous font confiance. Ils savent que notre sélection de produits est durable et responsable car elle respecte un cahier des charges stricte (bio, local, de saison, zéro déchet) et aujourd’hui avec une offre étendue, on devient une vraie conciergerie alimentaire éthique pour nos clients !

De votre côté, quelles sont vos actions éco-responsables au quotidien ?

J’essaie de consommer moins, mais mieux, je privilégie la seconde main que ce soit pour les vêtements comme pour la téléphonie. Dans l’alimentation, j’ai banni les plats surgelés industriels, je privilégie les fruits et légumes de saison. Et j’ai arrêté l’eau en bouteille !

J’ai grandi dans un univers où la cuisine est très importante. Avec des adolescents ce n’est pas toujours évident, mais j’essaye de changer petit à petit les habitudes de ma famille.

L’action anti-écolo qui vous rend folle ?

Je trouve que les entreprises doivent contribuer à éduquer les consommateurs. C’est pour moi aberrant de voir une tarte aux framboises en plein mois de janvier chez un pâtissier.