Léa Le Hégarat

Je suis partie en volontariat au Cambodge, à Phnom Penh, auprès d’une association nationale qui soutenait tous les artisans locaux sur le territoire. J’y ai appris énormément. Les artisans cambodgiens ont un véritable savoir-faire, notamment sur la soie, des teintures végétales et du tissage à la main, ce qui a été très riche créativement parlant. 

En revanche, j’ai eu un véritable choc en constatant la gestion déplorable des déchets. J’habitais à côté d’un égout à ciel ouvert, l’eau était remplie d’ordures. Là-bas, les emballages plastiques sont à usage unique, on peut même y acheter un gobelet emballé de plastique ! Les locaux m’ont parlé des conséquences de cette pollution sur la population : allergies, maladies, malformations des enfants… 

Cette expérience m’a chamboulée. Je suis rentrée en France déterminée à faire changer les choses à mon échelle. J’ai alors totalement changé ma manière de consommer la mode ; terminées les razzias dans les grandes enseignes de fast fashion ! J’étais absolument convaincue que l’on pouvait faire du beau en conservant ses valeurs éthiques et en sauvegardant l’artisanat. 

C’est un mariage pensé dans les moindres détails. On ne se rend pas vraiment compte de tous les aspects d’un tel événement ; beaucoup de corps de métiers sont mobilisés. 

Il faut avant tout penser local et produits de saison. 

D’abord, le lieu du mariage est ancré dans son territoire. Il faut donc privilégier les artisans locaux : traiteur, fleuriste ou même couturière si c’est possible ! Ce choix va d’abord permettre de réduire l’impact carbone de l’événement, mais va aussi contribuer à l’économie locale.  

Ensuite, le second conseil facile à appliquer est de recycler avant d’acheter, en particulier pour la décoration. Le réflexe est souvent de tout acheter neuf, alors que beaucoup de solutions à la fois belles et économiques peuvent être trouvées grâce à la récupération ! Palettes pour les buffets, centres de tables en pommes de pin… Des idées faciles et peu coûteuses qui donnent un caractère inédit et authentique à la cérémonie ! Ces objets peuvent ensuite être réutilisés ou offerts aux invités pour leur donner une seconde vie. 

J’ai totalement arrêté les cotons jetables ; je les ai remplacés dans un premier temps par des cotons en tissu mais j’utilise maintenant des produits naturels: huile de coco et huile démaquillante Clémence et Vivien que je complète par une mousse nettoyante Hello Body.

Concernant les produits d’entretien, j’ai remplacé le produit vaisselle par un bloc de savon de Marseille et les éponges classiques par le tawashi fait maison et les brosses. 

Ma prochaine étape : fabriquer ma propre lessive.

Je pense que la clef d’un changement réussi est de le faire au fur et à mesure.

Je fais tous ces gestes avec plaisir, même s’il m’arrive de désespérer un peu. Je suis de nature optimiste mais j’ai toujours dans un coin de ma tête le fait que nous courons à la catastrophe si rien ne change.

Pierre Rabhi racontait la légende du colibri : c’est la devise qui me guide aujourd’hui. Je sais que c’est difficile d’avoir un impact sur ce qu’il se passe d’un point de vue systémique, mais je tiens à faire ma part tout en y prenant du plaisir.

Le premier, c’est ma tendance à choisir la facilité ; je n’ai pas le temps de faire plusieurs magasins ou j’ai besoin du produit tout de suite, et du coup il m’arrive de ne pas sélectionner mes achats avec assez de soin. J’adorerais que ce soit plus accessible.  

Par exemple, Welcome Bio Bazar, mon magasin préféré, est à Bastille (13 rue Boulle dans le 11ème arrondissement à Paris, NDLR) mais je ne peux pas y aller à chaque fois que j’ai besoin de quelque chose. 

Le deuxième sans hésiter, le voyage. C’est une problématique que partagent malheureusement de nombreuses personnes, et c’est agréable de voir que des solutions se développent pour changer les manières de visiter et de se loger.

Il faut s’informer, poser et se poser des questions, lire les étiquettes… C’est plus facile aujourd’hui de se documenter entre les comptes Instagram et les documentaires. Il faut procéder par étape, aller au plus facile et à son propre rythme. Penser à ce qui nous fera le plus plaisir et se rendre compte que finalement, ce n’est pas si compliqué ! Les producteurs et les marques finiront par aller dans le sens du consommateur si le besoin leur est clairement formulé. 

Ma meilleure amie s’est lancée dans la brocante en ligne, Béré La Brocante. Ce sont des objets qui racontent une histoire avec du caractère, un véritable esprit vintage. Je ne fais pas les magasins de seconde main et je ne chinais pas d’objets mais j’ai finalement récemment découvert que l’on pouvait trouver des trésors en fouillant un peu.