« C’est dommage de faire des heures d’avion pour aller voir la Baie d’Along si on n’a jamais vu les Calanques de Marseille ». C’est la conviction de Guillaume lorsqu’il crée, en pleine crise sanitaire, une plateforme qui va sans aucun doute révolutionner notre manière de voyager : GreenGo. A tout juste 30 ans, ce polytechnicien entend concurrencer les plus grandes plateformes de réservation touristique en réconciliant le voyage, l’humain et l’environnement. Cela passe par une sélection rigoureuse d’hébergements et par l’adhésion des propriétaires à une charte éthique précise. Rencontre avec Guillaume dans les locaux de La Ruche (pépinière d’entreprises à impact NDLR) en plein 20ème arrondissement de Paris.
Temps de lecture : 5min
Je suis ingénieur de formation et j’ai commencé ma carrière dans le conseil.
C’était très enrichissant, mais très intense. Au bout de 3 ans j’ai souhaité faire une pause et réfléchir à une autre orientation professionnelle. L’entreprenariat m’intéressait déjà beaucoup à ce moment-là. Aussi durant cette pause, je suis parti voyager pendant 3 mois dans le Sud-Ouest de la France puis en Amérique Latine avec mon épouse. J’ai également commencé à m’intéresser aux questions climatiques et à suivre des personnes comme Jean-Marc Jancovici, à lire les rapports du GIEC… et j’ai eu un choc.
Il est difficile de prévoir ce qui va se passer avec exactitude, mais nous risquons de faire face à un certain nombre de difficultés : baisse des rendements agricoles, stress en eau ou encore migrations de population Lorsque je réfléchis en 2019 à mon avenir, ce sujet devient central pour moi. Je veux pouvoir dire à mes enfants que j’ai tenté quelque chose quand il était encore temps d’agir.
Je me suis alors interrogé sur la provenance des émissions de CO2 et sur quel pôle je pouvais porter mon action. J’ai constaté que le tourisme représentait 8% des gaz à effet de serre dont les ¾ sont liés au transport. Nous prenons l’avion pour aller à l’autre bout du monde avec un impact considérable, en oubliant les trésors que nous avons près de chez nous. C’est suite à cette prise de conscience que j’ai créé GreenGo.
Dans un premier temps informer. Un voyage aller/retour Paris-New-York représente deux tonnes de Co2 soit un an de quota (le ratio communément admis pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés d’ici 2100 est de 2 tonnes de Co2 par personne et par an NDLR), alors qu’un Paris-Marseille en TGV c’est 6kg. On ne connait pas bien les impacts donc on n’agit pas en conséquence.
Un français émet en moyenne entre 9 et 13 tonnes de Co2 par an principalement dû au transport et au logement. Lorsque nous avons l’habitude de prendre plusieurs fois par an l’avion pour partir en vacances ou en week-end, la chose la plus simple et efficace à changer c’est sa façon de voyager.
Ensuite, l’autre mission de GreenGo est de mettre en valeur les trésors de nos régions plutôt que ceux du bout du monde. Or l’hébergement touristique est déterminant dans l’expérience globale, voir le déclencheur, de la découverte de ces lieux.
Les grosses plateformes de réservation sont très orientées rentabilité et nous avons rencontré beaucoup d’hôtes qui ne se retrouvaient pas dans leurs valeurs.
Nous avons trois piliers : l’expérience, nous sélectionnons des hébergements qui garantissent une expérience qualitative pour les clients, l’éco-responsabilité avec une grille de 80 critères dont 10 prioritaires. Nous avons développé avec l’aide de l’Ademe un outil en ligne d’évaluation carbone de l’hébergement pour les hôtes avec un taux de fiabilité de 90%. Notre projet est de démocratiser la labellisation en quelques sortes d’ici quelques années, via ce type d’outils. Enfin le dernier pilier est l’humain, nous choisissions des hôtes qui sont dans le partage et la rencontre.
Nous aimerions devenir une sorte de Biocoop de l’hébergement touristique. Nous souhaitons développer des solutions répondant à la mission du développement d’un tourisme local. Mettre en place des calculateurs carbone ou encore créer des fonctionnalités pour promouvoir les pépites de nos régions etc… l’idée est de créer un outil très intégré et d’être un véritable acteur du tourisme durable à l’échelle européenne.
Il est possible de voyager en Europe à faible empreinte carbone.
Nous souhaitons aider les gens à voyager en conscience et en maitrisant son impact sur l’environnement.
J’y suis assez favorable mais il faudra de la pédagogie car c’est une mesure très radicale, une privation de la liberté fondamentale d’aller et venir. Il faudrait également que ce soit une décision mondiale pour qu’il y ait un effet.
Il serait intéressant de commencer par une logique de malus, de taxation et d’utiliser l’argent collecter pour des projets environnementaux ou d’information.
C’est un sujet de fond et je regrette qu’on en soit si loin dans le débat public tant dans les médias que sur la place politique.
D’une manière globale il me semble que le sujet du réchauffement climatique a du mal à quitter la sphère de la communauté scientifique.
« GreenGo veut mettre en valeur les trésors de nos régions plutôt que ceux du bout du monde »
Je ne suis pas un écologiste militant, ma prise de conscience a vraiment eu lieu suite aux études sur le Co2. Je trouve d’ailleurs encourageant que ces sujets commencent à être enseignés dans des écoles d’ingénieurs comme Polytechnique, ce n’était clairement pas le cas il y a quelques années de cela. Je crois vraiment que les ingénieurs ont un rôle à jouer dans l’environnement. Par ailleurs, je suis en train de me documenter sur la biodiversité dont le déclin est un autre gros enjeu.
Même si je fais très attention à mes déchets, je suis jeune papa et très honnêtement je n’ai pas réussi à passer aux couches lavables ! J’ai d’ailleurs découvert la marque Les petits culottés qui ont créé des couches en circuit court.
Etre sensible à l’écologie n’est pas quelque chose d’ennuyeux. Je dirais que c’est même très gratifiant de faire attention à son impact et ce n’est pas nécessairement une contrainte.
« l’avion à l’hydrogène n’est pas plus green car toute la chaine de production en amont est très carbonée »
L’idée que la technologie va tout résoudre, typiquement le tout hydrogène par exemple. C’est faux et trompeur : l’avion à l’hydrogène n’est pas plus green car toute la chaine de production en amont est très carbonée. Les lobbies aériens sont très forts aussi pour tenter de prouver que l’aérien est moins carboné que le train. Tous types d’infos sont mélangées et bien montées mais c’est complétement mensonger. Il y a le même type de discours sur l’éolien or implanter des éoliennes partout va juste augmenter notre mix sur le gaz : c’est est une énergie non pilotable car non stockable, le contraire vers ce quoi nous devons aller.
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