C’est en 2012 qu’Emmanuel de La Bedoyère a rejoint Gaspard de Moustier dans l’aventure Coucoo : le premier groupe d’éco-domaines devenu pionnier dans le tourisme durable et alternatif. Profondément attaché à la terre, amoureux de la nature et féru d’innovation, le co-fondateur nous partage sa vision de l’éco-responsabilité dans un décor à couper le souffle.
Temps de lecture : 5min
Le concept est né en 2009 en Franche Comté. Mon associé Gaspard de Moustier a créé le premier site dans d’anciennes gravières dans lesquelles la nature avait repris ses droits. Ayant lui-même une culture d’hôtellerie de plein air provenant de l’activité de ses parents, il a décidé d’y implanter huit cabanes. Cela a très vite bien marché, il y a développé l’accueil immersif des clients en pleine nature puis a créé une relation de proximité avec les producteurs locaux pour proposer des paniers repas aux hôtes. Ensuite, nous nous sommes rencontrés et nous avons décidé de nous associer et de créer un second site familial dans l’Oise, je venais alors de reprendre les affaires agricoles de mon père. Ce deuxième site a été ouvert en 2015, il a également très bien fonctionné et nous avons continué à développer la marque Coucoo avec 2 autres éco-domaines dans le Territoire de Belfort et dans le Vaucluse. En 2021, nous avons ouvert notre 5ème éco-domaine : La Réserve (également dans l’Oise où Emmanuel nous reçoit Ndlr).
« L’hôtellerie n’est finalement qu’un prétexte pour valoriser et prendre soin d’un territoire »
Nous voulons que chaque site soit une pépite, pour cela il faut des lieux emblématiques. Chacun comporte 20 à 25 hébergements. On ancre les sites dans leur territoire avec la création d’un réseau de producteurs locaux, tous à moins de 40 km. Nous travaillons actuellement sur un projet en Ariège, et pour ce faire nous nous inspirons de l’histoire des cathares, des savoir-faire locaux, de la laine, du tissage, de l’indigo pour concevoir ce que sera ce projet ariégeois, fortement ancré dans son terroir.
Quand on implante un site Coucoo, c’est évidemment très exigeant d’un point de vue environnemental.
Il s’agit donc de parfaitement comprendre ce qui s’y passe, nous faisons des diagnostics poussés sur la biodiversité avec des écologues. Alors que ces phases sont souvent perçues comme des contraintes, nous les voyons comme des investissements précieux qui vont nous permettre de comprendre et d’adapter le site en fonction de ses particularités environnementales. Cela nous permet d’identifier d’éventuelles faiblesses, d’espèces en difficultés ou de sols asséchés par exemple et mettre en place des plans de gestion avec des spécialistes, pour rétablir la nature. L’hôtellerie n’est finalement qu’un prétexte pour valoriser et prendre soin d’un territoire.
Nous pensons et réalisons des projets qui ont du sens. Nos clients font maximum 3h de voiture pour arriver jusqu’à nous et ils ont plaisir à redécouvrir leur région. Chez Coucoo nous essayons de faire les choses avec beaucoup de sérieux en matière d’éco-responsabilité. Pour cela nous misons sur l’innovation. Par exemple, nous ne traitons presque plus nos bains nordiques avec des produits chimiques, pour cela nous avons développé notre propre système de traitement à l’ozone : cela fonctionne parfaitement bien et nous sommes même sollicités pour vendre ce système à d’autres hôteliers à présent, c’est une vraie fierté. Cela nous a permis de réduire le chlore de 95% et d’espacer les vidanges tout en assurant une eau parfaitement cristalline.
Nous rêvons désormais d’une cabane autonome. Nous avons un prototype chez Coucoo Grands Cépages, notre site du Vaucluse, c’est néanmoins techniquement encore assez compliqué. Mais cela nous passionne et nous cherchons toujours plus de solutions pour réduire notre empreinte.
Oui, on sent que les gens se recentrent, favorisent les circuits courts, favorisent un tourisme qui a du sens et qui raconte une histoire. Il devient néanmoins compliqué pour le client de démêler le vrai du faux dans toute cette vague « green » qui arrive et qui comporte beaucoup de greenwashing. C’est pourquoi nous nous efforçons de parler vrai, d’expliquer ce que l’on fait, au lieu de crier très fort que nous sommes « verts ».
Nous avons des projets en Italie, notre projet en Ariège, et nous avons 4 autres sites français à l’étude.
Il y a ces derniers temps une énorme prise de conscience sur les enjeux auxquels doit faire face la planète. Ce sont des sujets qui nous marquent de plus en plus, qui sont même discutés à l’école, et se ne pas porter d’intérêt à ces sujets-là est aujourd’hui irresponsable.
Depuis tout petit, je suis passionné par la Terre, la nature et les saisons. Mon père était agriculteur, et quand j’ai repris les terres familiales après une carrière dans la banque, j’ai très vite réfléchi avec mes associés à l’agriculture biologique. Nous avons donc replanté des haies, transformé des parcelles de terre en bio, adopté les bonnes pratiques pour favoriser la biodiversité avec des plantations de jachères fleuries.
J’ai très envie de participer à cette transformation qui est en train de s’opérer. En tourisme comme en agriculture il y a plein de choses à faire, et je veux les faire de la manière la plus authentique et sérieuse possible.
« J’ai très envie de participer à cette transformation qui est en train de s’opérer »
Au quotidien, je suis de plus en plus sensible à bien faire. Par exemple, je privilégie le train plutôt que l’avion. J’essaie d’élever mes enfants avec un maximum de bonnes pratiques, sans être extrémiste.
Je partage avec eux énormément de documentaires sur la Terre et la nature, cela permet d’éveiller les consciences.
Je suis convaincu qu’il ne faut pas opposer l’écologie et le développement.
Je pense qu’il faut avoir une approche scientifique et pragmatique, ne pas être dans l’idéologie mais plutôt dans l’action, le suivi, la mesure et la restitution.
On se sent toujours découragé par notre petite échelle, or si des millions de personnes adoptent les bonnes pratiques il est évident que cela va avoir un effet.
Sur le voyage, nous ne sommes pas obligés de partir loin pour découvrir des choses incroyables ou se dépayser !
Je ne réduis pas ma consommation de viande pour avoir une empreinte plus faible. Je suis néanmoins effaré par le fait que des viandes viennent de l’étranger, c’est pourquoi je privilégie toujours les circuits courts.
Crédits photo
Cynthia Rodriguez / Hervé Goluza
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