Qu’on se le dise : le DIY va bien au-delà des tutos pour faire ses yaourts maison ou tricoter le gilet du petit dernier. Plus qu’une tendance impulsée par les influenceurs sur les réseaux sociaux, c’est un mode de vie et même un mouvement engagé qui nous vient tout droit de la culture punk des années 70. De quoi alimenter notre réflexion et adopter de nouvelles pratiques, pour reprendre le contrôle sur notre consommation.
Temps de lecture : 6min
À bien y penser, l’histoire du DIY est intimement liée à celle de la consommation et de la révolution industrielle : avant l’explosion de l’offre (et de la demande) dans les années 60, chacun faisait avec ce qu’il avait, et l’acquisition d’une paire de chaussures ou d’un vaisselier était, de fait, durable. Le “Do It Yourself” était alors pratico-pratique, et répondait à des besoins précis en mécanique et en rénovation de l’habitat notamment. Et puis, tout s’est accéléré, jusqu’à ce que des mouvements underground et contre-culture s’inscrivent en opposition, pour tout « faire soi-même », vivre en autosuffisance et prôner la créativité comme style de vie. Une poignée de décennies plus tard, les réseaux sociaux débarquent et font renaître ces tendances, avec plus de légèreté. Une démarche qui mérite qu’on s’y attarde, et qui laisse la possibilité à chacun de choisir de reprendre la main sur toute ou partie de sa consommation. Tour d’horizon !
Simple, basique ? Sans doute. Ceci dit, c’est l’une des actions du « faire soi-même » la plus facile à mettre en œuvre au quotidien — sans forcément s’obliger à tout cuisiner maison, car d’autres que nous, notamment des artisans, le font très bien ! D’ailleurs, la crise sanitaire et ses confinements ont participé à ce retour aux sources du petit plat mitonné, le plaisir de savourer ses repas avec.
On évitera de vous écrire ici que, oui, votre corps vous remerciera de manger équilibré et frais, plutôt que d’avaler des plats ou desserts préparés en usine. Mais pas seulement, et c’est un groupe de chercheurs, dont les travaux ont porté sur la signification de « faire la cuisine », qui nous le dit : « La cuisine n’est plus seulement une activité domestique nécessaire, elle est envisagée comme un plaisir (…), une activité de loisir (…), une façon de cultiver durablement son bonheur et son harmonie personnelle. » Rien que ça !
Faire soi-même, c’est… créer une pièce unique, que vous ne verrez nulle part ailleurs. Ici aussi, pas besoin de tout faire vous-même, ou se mettre au DIY nécessiterait un effort colossal voire un temps qui vous manque déjà. Imaginons que vous souhaitiez ajouter une commode à votre chambre. Sauf si vous rejoignez les puristes du DIY, vous pourrez très bien acheter un meuble d’occasion et l’habiller à votre guise. Comme le suggère par exemple l’excellent livre « Réinventer Ikea », où vous pourrez piocher des inspirations pour décorer votre mobilier ou changer l’usage initial d’un produit commercialisé par la marque suédoise — que vous soyez Padawan ou Maître Jedi du bricolage. Une approche qui rejoint une autre tendance, cousine du Do It Yourself : l’upcycling.
Si vous discutez avec votre mamie, vous découvrirez sans doute qu’elle ne jette quasiment rien. Parce qu’elle le fait depuis toujours, du compostage à la réutilisation de ses draps en torchons. Et hop, c’est (presque) de l’upcycling. En bref, cette démarche consiste à réemployer des objets et des matériaux pour en fabriquer de nouveaux. Réutiliser la collection de dinosaures de junior pour en faire une belle patère, c’est de l’upcycling. Convertir vos rideaux en jupes, c’en est aussi. Ou transformer des palettes en fauteuils de jardin, également.
Notons que, selon les aptitudes et les envies de chacun, on peut tout à fait opter pour… acheter à d’autres leurs produits upcyclés. Les Récupérables, pour ne citer qu’eux, confectionnent de belles pièces à partir de tissus voués à rejoindre nos poubelles. Une tendance de fond dans l’univers du design, qui sévit d’ailleurs depuis plusieurs années jusqu’à avoir une place d’honneur dans l’édition 2021 de la Paris Design Week.
En définitive, le DIY est une philosophie, à adopter sans se contraindre. Elle permet de reconnecter notre tête à nos mains, avec de multiples effets bonus : la fierté de la création personnelle, le pas de côté dans un quotidien effréné, le moment à plusieurs parfois, et le choix d’une consommation désirable pour soi et pour l’environnement. Qui l’eût cru ?
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