Il y a deux ans à peine, il aurait fallu nous pincer bien fort pour croire que le monde allait changer, notre quotidien avec. Comment imaginer les confinements à l’échelle du globe, les mesures sanitaires et les multiples bouleversements causés par la pandémie que nous traversons ? Un scénario digne d’un énième blockbuster catastrophe, et pourquoi pas du quatrième volet de Retour vers le futur. S’il est difficile de tirer des conclusions hâtives d’un événement aux nombreux rebondissements, des tendances émergent ou se confirment. Et nous inspirent. C’est le cas du travail, dans son sens le plus large.
Temps de lecture : 7min
Avant le 16 mars 2020, pour les habitants de l’Hexagone, on parlait de métro-boulot-dodo. Juste après, c’était la confusion, dans les familles comme dans les entreprises. Il fallait s’organiser différemment, cumuler toutes nos vies en une seule, dans un même espace parfois restreint. La « visio » et le travail à domicile devenaient alors la norme. Pour le meilleur et pour le pire. Éclusons le pire : la fatigue voire l’épuisement de ce mélange des genres, entre école à la maison et réunions d’équipe (souvent en simultané), la lassitude d’avoir son ordinateur comme unique collègue en présentiel tout en enchaînant les visioconférences, ou encore le manque de visibilité dans ce contexte où tout se fait et se décide à court terme. Le meilleur, lui, reste à venir.
Très vite, les premiers effets de ce télétravail confiné se sont fait sentir : les rues vidées de nos activités journalières, la nature et ses occupants ont repris leur quartier, et la pollution a drastiquement diminué. Le journal Le Monde parle d’ailleurs d’« une chute sans précédent des niveaux de concentration en NO2 [NDLR : dans l’air, en dioxyde d’azote], jusqu’à 50 % dans les grandes agglomérations. » Des effets bénéfiques à contrebalancer par une consommation en énergie plus élevée à domicile, couplée à une utilisation plus soutenue du numérique, notamment les flux vidéos liés à la visioconférence — c’est l’ADEME qui nous le dit, au travers d’une étude à ce sujet, synthétisée dans cette infographie.
Dans nos vies professionnelles, l’impact est tout aussi réel même s’il est plus difficilement mesurable : plus de collaboration au travail, d’autonomie, de confiance et d’épanouissement. Car le télétravail, qui avait du mal à percer dans nos entreprises, a aujourd’hui une place de choix et de plus en plus raisonnée. Après un télétravail contraint à temps plein, nous tendons vers une organisation plus souple et flexible, qui facilite notre quotidien au profit d’une meilleure productivité. Un équilibre à la fois précieux et fragile, mais nécessaire pour vivre ce télétravail comme une opportunité, une nouvelle manière d’envisager notre vie professionnelle.
Le lien avec le développement durable ? Il est social et même sociétal, l’un des trois piliers avec l’économie et l’écologie. Une pièce du puzzle « qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » — une citation de Gro Harlem Brundtland, pionnière du développement durable et plusieurs fois Premier Ministre norvégien dans les années 80 et 90.
Les lieux de travail se réinventent aussi, pour créer une nouvelle impulsion et sortir des sentiers battus. Si les espaces de coworking existaient déjà avant l’épisode Covid-19, pour accueillir à la demande des travailleurs de tous horizons, on y croisait essentiellement des indépendants en quête d’émulation collective — et d’un vrai bureau, plutôt que de bosser sur la table de la salle à manger. Petit à petit, les entreprises se sont ouvertes à ces lieux, pour trouver de temps en temps un nouveau souffle en dehors de leurs murs. Une dynamique portée par des initiatives émergeant un peu partout en France, qui ont mené à la création d’espaces de travail mixte, de points de rencontre inattendus à l’image de Darwin à Bordeaux. Un site que nous avons arpenté en décembre dernier, dont nous sommes tombés follement en amour. Notons que Darwin ne date pas d’hier : c’est en 2009 que ce projet fait ses premiers pas, pour mettre à disposition du grand public et des professionnels du coworking, une ferme rurale ou encore un hammam. Aujourd’hui, Darwin est aussi un « laboratoire de transition(s) », un « éco-système écolo », tout en soutenant des alternatives citoyennes au travers de sa fondation — et bien d’autres choses, à découvrir sur le web ou sur place !
Le lien avec notre sujet ? La notion même d’espace a été bousculée pour être vue sous un autre jour, à la lumière de la pandémie. Privés ou publics, ces espaces étaient bien délimités, avec un usage cadré. Les tiers-lieux changent les règles du jeu en ouvrant ses portes à tous et toutes, aux projets, aux entreprises, aux visiteurs. Avec des engagements qui leur sont propres, sur leur territoire, en faveur d’idées nouvelles, de débats enrichis et d’activités de tous poils. Le travail y trouve entièrement sa place, et lui offre une nouvelle dimension, intimement liée au développement durable — écologique, social et économique. Ce qui nous ramène à la question posée dans le titre… et la réponse est oui !
La sobriété heureuse
La sobriété heureuse
La sobriété heureuse
Découvrez
Ce site a été conçu et développé par Buddy Buddy pour produire une faible empreinte carbone.
Nous utilisons des cookies pour le recueil anonyme d'informations à des fins statistiques.
En savoir plus
Commentaires