Il faudrait presque se pincer pour le croire, tant nous avons oublié que le web, les smartphones ou les réseaux sociaux ne sont en réalité que des inventions récentes dans l’histoire de l’humanité. De formidables outils qui ont rendu possible ce qui paraissait inimaginable il y a peu, et qui font aujourd’hui partie de nous. Mais il y a un « mais » : les impacts du numérique sur nos sociétés, et plus particulièrement sur l’environnement. Des enjeux forts, dont chacun d’entre nous peut s’emparer simplement — sans envisager de tout plaquer pour vivre d’amour et d’eau fraîche.
Nous serions à deux doigts d’être des ouvreurs de portes déjà ouvertes si nous écrivions ici que le temps s’est accéléré. Dans nos vies « IRL » — pour « In Real Life », à traduire en « chair et en os » dans la langue de Molière —, mais aussi dans nos vies numériques. Car nous consommons le Net à une vitesse effrénée. Si l’arrivée du web dans notre quotidien est synonyme de progrès, nos usages questionnent.
Des interrogations qui touchent à la fois les consommateurs que nous sommes et les entreprises innovantes dans le domaine, ainsi que les data centers qui hébergent nos données et les GAFA qui déploient toujours plus de services en ligne — pour nous, utilisateurs. Pas facile de faire la part des choses dans ce contexte, tant on peut se sentir de petits rouages dans une grande machine. D’où l’objet de cet article, pour partager avec vous des clés, des pistes de réflexion et d’action, pour aujourd’hui et pour demain.
Qu’ils soient dans nos poches ou sur nos genoux, les « devices » que nous utilisons au quotidien ont une fâcheuse tendance à avoir une durée de vie limitée. Parce que de nouveaux modèles sont commercialisés tous les ans, parce que les systèmes d’exploitation peuvent ralentir la machine, parce que leur batterie se décharge un peu trop vite à notre goût, ou tout simplement parce qu’ils ont été rangés juste à côté de nos clés. Pour autant, les déchets électroniques sont une réelle problématique environnementale, et les matériaux pour les fabriquer un enjeu écologique et sociétal — nous vous invitons à feuilleter le livre d’Inès Leonarduzzi à ce sujet.
Et des solutions, il y en a. Nous ne vous écrirons pas ici qu’il faut ressortir votre bon vieux Nokia 3310 de votre tiroir, ou attendre que votre smartphone devienne un objet de collection tant il sera désuet. Car il est tout à fait possible d’acquérir si nécessaire le dernier modèle de tel ou tel constructeur, quelques mois après sa sortie, auprès des reconditionneurs (tels que YesYes par exemple — qui vous offriront par ailleurs des garanties quasi similaires à un achat neuf. Et par la même occasion, leur confier le smartphone ou l’ordinateur que vous ne souhaitez plus garder, pour le revendre et lui donner une seconde vie.
Autre option : vous pouvez vous tourner vers un constructeur équitable. Ces acteurs, encore peu nombreux sur le marché, œuvrent à limiter l’impact de la fabrication de leurs appareils, tout en facilitant le remplacement de certaines pièces pour les « upgrader » (= remettre au goût du jour en VF).
C’est d’ailleurs une dernière possibilité — en plus de protéger vos écrans d’éventuelles chutes ou de préserver vos batteries : changer ou faire changer des pièces par des réparateurs professionnels, pour booster votre ordinateur ou votre smartphone.
C’est une tendance de fond depuis une poignée d’années : ralentir la cadence du quotidien pour savourer le présent. Ce qui s’applique à notre consommation des médias digitaux qui, de leur côté, font tout leur possible pour que nous, utilisateurs, soyons accrocs à leur plateforme. C’est le cas des jeux bien sûr, des réseaux sociaux, et plus globalement de la grande majorité des applications que nous ouvrons du matin au soir. Un sujet à approfondir avec Arte par exemple, au travers de leur série Dopamine.
Au-delà de l’impact cognitif ou intellectuel du numérique, nos usages quasi automatiques ont aussi un impact sur l’environnement. Car derrière nos écrans plus ou moins grands se cachent d’énormes data centers qui nous permettent de nous connecter quand bon nous semble, où bon nous semble pour jouer, chatter, partager des photos et des vidéos ou les visionner. À titre d’exemple, une photo publiée sur Instagram revient à consommer l’énergie de 3 à 4 ampoules de 20 watts en une heure.
Comment faire alors ? Faut-il donc se déconnecter pour toujours pour vivre « slow » ? Pas forcément, et ce n’est pas notre propos. Car nous croyons que la clé est : prendre du recul. Et poser de temps en temps ces « devices » lorsqu’ils sont envahissants dans notre vie (personnelle, familiale, professionnelle) pour lever la tête de cette dimension numérique, parfois formidable, parfois accaparante. Ce qui nous amène au conseil suivant : la nécessité, ou pas, de publier certains contenus.
« Limiter la pollution numérique, c’est aussi se poser la question des traces que nous laissons ici ou là »
Limiter la pollution numérique, c’est aussi se poser la question des traces que nous laissons ici ou là (souvent là-bas d’ailleurs, c’est-à-dire du côté des GAFA ou de data centers implantés à l’autre bout du monde). Si nous n’avons pas encore la main pour choisir individuellement des hébergeurs écologiquement responsables, nous pouvons décider de ne pas publier sur le web certaines données, informations ou contenus. Car tout ne se partage pas — notamment des photos de nous ou de nos proches, clichés qui deviennent de fait la propriété de la plateforme ou de notre réseau social préféré.
Autre option, qui a l’avantage de limiter l’impact environnemental de vos usages numériques tout en protégeant vos données personnelles : stocker chez vous, sur votre ordinateur, vos photos ou vidéos, plutôt que dans le cloud. Aujourd’hui, les principaux systèmes d’exploitation permettent de synchroniser en un clin d’œil, et automatiquement, tous vos contenus multimédias. Pratique pour changer de smartphone ou d’ordinateur ou pour faire une sauvegarde, pensez-vous ? C’est vrai, mais il est également possible de stocker vos souvenirs en local. Pour être tout à fait honnêtes, nous avons tous tendance à capturer des moments pour ne (presque) plus jamais les regarder.
À bien y réfléchir, rien de sorcier ! Et surtout rien qui ne nécessite de se détacher de la technologie pour vivre dans un monde parallèle. Seulement quelques nouveaux automatismes à adopter, pour consommer raisonnablement le numérique — que nous adorons tout autant que vous !
De nouveaux automatismes en mode « win win win win » (quatre fois, oui), car ils limitent l’impact sur l’environnement, mais aussi sur notre portefeuille, sur nos 24 heures journalières décidément beaucoup trop courtes, et sur nos précieuses données personnelles. Conquis(e) ?
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