Damien Oursel

J’ai fait des études de commerce, puis je me suis orienté dans la gestion d’innovation. Après des années à travailler pour une multinationale américaine, j’ai eu une crise de sens et j’ai pris conscience qu’il me manquait deux choses : une aventure entrepreneuriale et un projet qui fasse sens pour moi sur le plan environnemental. Pendant le confinement, nous avons décidé avec mon épouse de passer au zéro déchet en commençant par les produits ménagers. Nous nous sommes rendus compte que c’était très difficile car même les produits naturels comme le vinaigre ménager en produisent beaucoup. De plus, il n’existait pas d’alternative zéro déchet facile à utiliser, écologique et désinfectante. J’ai rencontré mes deux associés à ce moment-là, ils m’ont proposé un produit très innovant répondant à deux problèmes importants : ne pas exposer les usagers à des produits toxiques et diminuer l’impact des déchets de produits ménagers. Ce produit est devenu Blue et nous avons déposé le brevet en septembre 2020.

Il s’agit d’un kit comprenant une machine et un produit concentré. Le processus repose sur une transformation chimique appelée électrolyse. Il y a 98% d’eau et 2% d’actifs (sel et vinaigre), le mélange a un pH neutre après électrolyse et la machine transforme le sel en un agent désinfectant et un autre nettoyant en diffusant du courant. 50 ml de concentré permet de créer 7 litres de produits qui permettent de remplacer 70 à 80% des produits ménagers. Le nettoyant est compatible avec toutes les surfaces qui supportent l’eau, il dégraisse, désodorise et désinfecte. Nos contenants sont en plastiques recyclés et sont totalement recyclables.

Je me souviens que ma conscience est venue assez tôt, notamment dès l’école primaire où l’on m’a sensibilisé aux problèmes des gaz à effet de serre, des pluies acides et de la Grande Barrière de Corail. Mais j’ai réellement eu un déclic plus tard grâce aux podcasts et ouvrages qui m’ont éveillé sur cette question.

Je passe beaucoup de temps en montagne et je constate par moi-même les dégâts causés par le réchauffement climatique sur la taille des glaciers tous les ans.

Nous avons trouvé un équilibre pragmatique, car il est difficile de tout changer du jour au lendemain et il est important d’aller à son rythme pour ne pas se décourager.

Nous mangeons moins de viande, quasiment plus de poisson et ne prenons quasiment plus l’avion. Dès que c’est possible (mais ça n’est pas évident car nous habitons dans la colline), nous remplaçons la voiture par le vélo.

Nous sommes passés aux couches lavables avec mon troisième enfant. Au niveau de l’alimentation nous achetons local, de saison sans emballages et nous essayons de tout faire maison comme la lessive, le liniment pour les enfants. En matière de cosmétiques, nous sommes minimalistes, juste du savon.

Lorsqu’on me dit que le vinaigre ménager et le bicarbonate de soude sont écologiques. C’est faux car même si le vinaigre et le bicarbonate sont d’origine naturelle et peu dangereux pour l’utilisateur, ce sont 10 à 15% d’actifs avec de l’eau dans une bouteille en plastique à usage unique. Donc c’est biologique mais pas écologique !